Thèse soutenue

Le culte de la Dame du mardi. Religion, genre et pouvoir dans le monde iranien : Afghanistan, Iran, Tadjikistan
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Auteur / Autrice : Alessandra Fiorentini
Direction : Jean-Bernard OuedraogoSonia Dayan-Herzbrun
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale et ethnologie
Date : Soutenance le 05/01/2022
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Fabrizio Speziale
Examinateurs / Examinatrices : Fabrizio Speziale, Matteo De Chiara, Michela Fusaschi, Marc Gaborieau, Nadia Marzouki, David Gordon White
Rapporteurs / Rapporteuses : Matteo De Chiara, Michela Fusaschi

Résumé

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Cette thèse en anthropologie historique concerne l’étude d’un rituel votif féminin appelé Sofreh-Bîbî-Seshanbeh (Le Banquet de la Dame du Mardi). Elle se fonde sur un travail ethnographique effectué dans des communautés musulmanes et zoroastriennes de trois pays persanophones, le Tadjikistan, l’Iran et l’Afghanistan. Le rituel de la Dame du Mardi est un rituel strictement féminin. Il se déroule tous les mardis au domicile d’une officiante appelée bibi (dame ou matrone) où l’on prépare collectivement un repas votif à partir des offrandes des participantes. Les femmes y demandent secours à un être surhumain : la Dame du Mardi. La phase la plus important du rituel est la narration de l’histoire mythique de l’être surhumain. C’est l’acte de raconter l’histoire de la Dame du Mardi pendant le rituel qui lui donne toute la validité et l’effet désiré. Le récit permet en fait à l’aide surhumaine invoquée de se réaliser et au pouvoir de la Dame du Mardi de se déployer. À partir d’une critique d’oppositions classiques, religion/magie, orthodoxie/pratique populaire et masculin/féminin, et une redéfinition de la notion d’agentivité, cette recherche démontre l’importance d’étudier les relations complexes entre religion, genre et pouvoir. L’analyse du culte de la Dame du Mardi, a permis par ailleurs d’affirmer un point théorique fort : le symbolique du mythe et du rite n’est pas un simple reflet de la réalité sociale, une superstructure idéologique, mais il agit sur cette dernière, en la créant de façon performative.