Chauffage laser pour l’étude des mécanismes impliqués dans le combustible nucléaire en situation accidentelle hypothétique
Auteur / Autrice : | Matthieu Reymond |
Direction : | Laurent Gallais, Yves Pontillon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique et sciences de la matière |
Date : | Soutenance le 17/10/2022 |
Etablissement(s) : | Ecole centrale de Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Physique et Sciences de la Matière (Marseille) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Fresnel (Marseille, France) - Institut FRESNEL / FRESNEL |
Jury : | Président / Présidente : Suzanne Giorgio |
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Gallais, Yves Pontillon, Laurent Videau, Rudy Konings, Guillaume Kermouche | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Videau, Rudy Konings |
Mots clés
Résumé
Dans un Réacteur à Eau Pressurisé (REP), la modélisation du comportement du combustible en situation accidentelle comme l'Accident par Insertion de Réactivité (Reactivity Initiated Accident - RIA) ou l'Accident par Perte de Réfrigérant Primaire (APRP) est nécessaire pour prédire le comportement du combustible et pour déterminer les critères de sureté du parc en exploitation. Dans le cas du RIA, la validation des codes de simulation repose sur les données expérimentales obtenues lors d'essais intégraux en réacteur de recherches comme Cabri en France ou le NSRR au Japon. Bien que les données ainsi obtenues sont cruciales et permettent de valider les codes de simulation, ces essais ne peuvent bien évidemment pas être multipliés ou paramétrés facilement. De ce fait, certains mécanismes comme la fragmentation du combustible et le relâchement des gaz de fission pendant le transitoire restent difficiles à précisément reproduire. Or, ce relâchement des gaz de fission et sa cinétique peuvent potentiellement conduire à la rupture de la gaine par ballonnement et à une dispersion d'une partie de l'inventaire du crayon combustible dans la cuve du réacteur. Dans ce contexte, ces travaux de thèse aborderont le développement et l'utilisation d'une technique de chauffage par laser originale, basée sur l’utilisation de lasers de hautes-puissances (> kW), capable d'induire des transitoires thermiques d'intérêts sur des échantillons de céramique nucléaire (UO2 appauvri) pour l'étude du combustible nucléaire en conditions accidentelles de type RIA. Associé à ces développements expérimentaux, nous avons développé au cours de ces travaux la modélisation du comportement thermo-mécanique de l’UO2 durant ces chauffes en prenant en compte la spécificité de l'interaction laser-UO2 et le chargement thermique en résultant. Nous avons pour ce faire développé un modèle numérique basé sur la méthode des éléments finis utilisant le solveur thermo-mécanique Cast3m du CEA. En parallèle, la préparation d'échantillons dits « lames minces » nous ont permis de déterminer les propriétés optiques de la céramique afin de décrire le plus fidèlement possible le chargement laser responsable de l'élévation de température dans l'échantillon. Nous verrons que nous pouvons exprimer le terme source de chaleur résultant du chargement laser soit par une description analytique soit de manière statistique par une étape préalable de simulation Monte-Carlo. Le comportement mécanique de l'UO2 est quant à lui décrit par une loi de comportement mécanique que nous avons développé pour rendre compte du comportement de la céramique à hautes-vitesses de sollicitations (>1.s-1) caractéristiques de ces chauffes laser. Cette loi d'endommagement décrit la perte de rigidité du matériau en fonction du mode de chargement (à dominante de traction ou de compression) et de la température. Son application sur des chauffes laser dites annulaires mène à une bonne estimation de l'instant et de la localisation de la fracturation. De plus l’analyse du chargement mécanique et de la répartition des contraintes dans l’échantillon met en évidence un chargement mécanique représentatif du cas prototypique en réacteur de recherche.Enfin nous présenterons des chauffes laser visant à reproduire l'intégralité de la phase de montée en température d'un transitoire RIA et discuterons des perspectives de ce travail et notamment de l’implémentation possible de cette technique de chauffe laser en Laboratoire de Haute-Activité.