Approche géomatique des dynamiques d'ornementation des grottes ornées de Marsoulas et Chauvet
Auteur / Autrice : | Laura Louman |
Direction : | Didier Desponds, Carole Fritz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance le 13/10/2022 |
Etablissement(s) : | CY Cergy Paris Université |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Arts, Humanités, Sciences Sociales (Cergy-Pontoise, Val d'Oise) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire PLACES (Cergy-Pontoise, Val d'Oise ; 1998-....) |
Fondation : Fondation des Sciences du Patrimoine | |
Jury : | Président / Présidente : Thierry Joliveau |
Examinateurs / Examinatrices : Didier Desponds, Carole Fritz, Paule-Annick Davoine, Olivia Rivero, Isabella Damiani, Geneviève Pinçon, Laurent Costa | |
Rapporteur / Rapporteuse : Paule-Annick Davoine, Olivia Rivero |
Mots clés
Résumé
Les approches intégrées et interdisciplinaires sont aujourd’hui privilégiées dans l’étude des grottes ornées. La place des outils numériques devient alors stratégique compte tenu de la diversité et quantité d’informations collectées. Alors que les outils 3D sont omniprésents depuis une vingtaine d’années dans l’étude des grottes, les systèmes d’information géographique restent peu mobilisés.Pourtant la grotte ornée est un espace éminemment géographique : l’art pariétal est le résultat d’une interaction entre l’humain et la grotte. C'est un espace qui se prête à une lecture spatiale de l’information.Compte tenu de l’ensemble des propriétés spatiales présentées par les grottes ornées, la géomatique peut-elle être une véritable voie de recherche permettant de reconsidérer l’étude de ces espaces ? Quel regard offre-t-elle à l’étude des grottes ornées ? Dans quelles mesures l’usage de ces outils spatiaux pourrait-il s’intégrer aux problématiques des grottes ornées malgré les spécificités posées (espace souterrain, objet 3D, recherche collective, données anciennes).L’objectif de cette recherche est d’utiliser la géomatique comme un cadre méthodologique et conceptuel pour répondre aux multiples questionnements rencontrés dans des contextes pariétaux. Cette thèse développe trois axes de recherche : la gestion organisationnelle de l’information spatiale, la modélisation chronospatiale et l’interaction spatiale humain/milieu. Ces trois axes s’appuient sur deux grottes ornées : la grotte de Marsoulas (Haute-Garonne) et la grotte Chauvet (Ardèche).Le premier axe de recherche évalue les pratiques web cartographiques au sein d’une équipe de recherche pluridisciplinaire. Des solutions sont proposées pour faire évoluer le dispositif et améliorer la collecte d’informations. L’utilisation du webSIG est envisagée comme un moyen de replacer le chercheur au coeur du dispositif.Dans un deuxième axe, la modélisation chronospatiale est utilisée comme moyen pour visualiser les différentes phases de l’occupation. L’adaptation de méthodes en SIG 3D et SIG 2,5D vise à analyser le processus de mise en place du dispositif pariétal.Le troisième axe s’intéresse aux pratiques et comportements spatiaux. L'analyse spatiale et l’analyse multicritère sont employées pour étudier les traces de colorant en relation avec le dispositif orné et la topographie générale. Les résultats obtenus permettent de discuter des hypothèses fonctionnelles attribuées généralement à ces traces.Les apports de cette étude confirment l'intérêt de la pratique cartographique et la géomatique comme un moyen de formalisation du raisonnement archéologique. L’utilisation des SIG offre un véritable cadre exploratoire non invasif pour analyser, tester des hypothèses et mobiliser toute l’information collectée sur le terrain. Les résultats concernent aussi bien des solutions organisationnelles pour la gestion et le traitement de l’information jusqu’à une considération de la pratique spatiale de l’espace orné durant le Paléolithique supérieur. Dans un cadre plus large, ce travail questionne le traitement de l’information spatiale comme spécialité et objet d’étude en archéologie.