Identification et compréhension des mécanismes de déstabilisation colloïdale dans les procédés géothermiques
Auteur / Autrice : | Ines Raies |
Direction : | Béatrice Ledésert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique - Cergy |
Date : | Soutenance le 20/12/2022 |
Etablissement(s) : | CY Cergy Paris Université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences et ingénierie (Cergy-Pontoise, Val d'Oise) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Géosciences et Environnement (Cergy-Pontoise ; 2010-....) |
Entreprise : Institut français du pétrole Énergies nouvelles (Rueil-Malmaison, Hauts-de-Seine) | |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Béatrice Ledésert, Benjamin Brigaud, Henri Bertin, Eva Schill, Pierre Ungemach, Jean Schmittbuhl, Eric Kohler, Marc Fleury |
Rapporteur / Rapporteuse : Benjamin Brigaud, Henri Bertin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La réinjection de l'eau dans le sous-sol est une étape clé dans le cycle d'exploitation de l'énergie géothermique. Dans une structure géologique poreuse, les roches agissent comme un filtre naturel pour les particules solides mobilisées par l'écoulement du fluide géothermal. Ces particules peuvent être capturées causant ainsi une réduction progressive de la perméabilité du milieu poreux. Ceci peut conduire à une réduction drastique de l'injectivité et à un éventuel échec de l'opération industrielle. Dans ce contexte, la présente thèse adresse la problématique de baisse d'injectivité due au dépôt de nanoparticules d'argiles dans les milieux poreux naturels, ceci en réponse aux problèmes de colmatage rencontrés dans les années 1980 dans les réservoirs gréseux du trias du Bassin parisien. Ces difficultés sont parfois présentes en dépit d'une filtration massive en surface (<1μm) en amont de la réinjection qui garantit un fluide faiblement concentré et des tailles de particules transportées bien inférieures (deux ordres de grandeur) aux seuils de pores des roches. Afin d'apporter une meilleure compréhension des mécanismes d'endommagement de ce type de formations géologiques, des recherches ont été menées autour des trois axes suivants : (1) Identification des argiles responsables du colmatage par la caractérisation d'échantillons naturels provenant de la série de Feigneux (puits FEX-1, indice national : 129-1-140) se trouvant à 60km au Nord-Est de Paris et traversant le trias supérieur du Bassin parisien dans la formation des grès de Chaunoy. La diffraction des rayons X (DRX) a permis dans un premier temps d'identifier les différentes phases minérales présentes dans les roches étudiées. L'analyse chimique et morphologique des argiles a été réalisée par microscopie électronique à balayage (MEB) couplée à la spectroscopie à dispersion d'énergie (EDS). Ceci a permis d'identifier les espèces argileuses, en l'occurrence les illites, majoritaires et mobilisables par l'écoulement du fluide dans les environnements sédimentaires ciblés. (2) Etude de la stabilité des argiles dans les conditions de la géothermie : Il est important d'investiguer la stabilité des suspensions d'argiles dans les conditions de la géothermie en amont de leur injection dans les milieux poreux car la filtration du fluide en surface n'empêche pas la formation d'agrégats pendant le transport et l'écoulement du fluide dans la formation géologique. La cinétique d'agrégation des argiles identifiées précédemment a été étudiée par diffusion dynamique de la lumière (DLS) dans différentes conditions physico-chimiques. (3) Etude de la baisse d'injectivité par dépôt de particules d'argiles dans les milieux poreux par la réalisation d'expériences d'injection de suspensions d'argiles dont la stabilité a été caractérisée précédemment sous différentes conditions hydrodynamiques et physico-chimiques. En particulier, l'impact du débit d'injection, de la salinité, de la température et de la concentration particulaire a été étudié. Des interprétations basées sur la perte de charge engendrée par le dépôt des particules dans la porosité, complétées par des analyses en résonance magnétique nucléaire (RMN) et de l'imagerie MEB ont permis de comprendre le comportement des argiles lors de la réinjection et d'entamer une réflexion autour des éventuelles solutions pouvant être apportées pour pallier ce problème.