Police Pixel : le maintien de l'ordre à l'épreuve des images et des réseaux sociaux numériques pendant le mouvement des Gilets jaunes
Auteur / Autrice : | Édouard Bouté |
Direction : | Virginie Julliard, Clément Mabi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'Information et de la Communication : Unité de recherche COSTECH (EA-2223) |
Date : | Soutenance le 30/11/2022 |
Etablissement(s) : | Compiègne |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences pour l'ingénieur (Compiègne) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Connaissance Organisation et Systèmes TECHniques / COSTECH |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’objectif de cette thèse est d’étudier la répression policière du mouvement des Gilets jaunes, et plus particulièrement les discours qui ont été produits, en ligne, à son sujet. Ce travail mené en Sciences de l’information et de la communication (SIC) interroge ce que la médiation numérique fait à la manière dont a été construite, partagée et mise en visibilité cette répression. Il s’agit d’observer les différentes lectures qui ont été faites de la situation, c’est-à-dire d’observer le sens que les Gilets jaunes et d’autres acteurs ont donné à cette répression, ainsi que d’interroger le rôle qu’ont joué les images et les dispositifs d’écriture numérique dans la construction du sens, dans la mise en récit et dans la mise en visibilité des événements.Pour mener à bien cette réflexion, j’ai enquêté, à l’aide d’une démarche ethnographique en ligne, au sein de neuf groupes Facebook de Gilets jaunes, et collecté, en mobilisant des méthodes numériques, 1 511 305 tweets contenant certains mots-clés en lien avec l’objet étudié. Les différents corpus ainsi constitués contiennent des éléments publiés entre le 16 novembre 2018 et le 28 février 2021. L’enjeu de la thèse est de montrer que la mise en récit de la conflictualité entre les forces de l’ordre et les Gilets jaunes s’appuie sur une profusion d’images notamment captées en manifestations et mises en circulation sur le web. Je montre que d’un réseau social numérique (RSN) à l’autre, en raison de leurs caractéristiques technosémiotiques spécifiques, les mises en récits et les modalités de visibilité des discours produits diffèrent et s’articulent. Je montre également que la mobilisation des Gilets jaunes a été l’occasion d’un renouvellement du régime de visibilité des phénomènes de répression et de violences policières.