Thèse soutenue

Implication de la lysophosphatidylcholine et des canaux ASIC3 dans le développement de douleurs articulaires chroniques

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Auteur / Autrice : Bonnie Labrum
Direction : Emmanuel Deval
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Interactions Moléculaires et Cellulaires
Date : Soutenance le 11/02/2022
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Nice ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes)
établissement de préparation : Université Côte d’Azur (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Bourinet
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Bois, Ingrid Bethus
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Bourinet, Patrick Bois

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La douleur est l’une des premières causes de consultation médicale. Une partie importante de la population souffre de douleurs articulaires chroniques et sollicite des soins médicaux afin de soulager leurs douleurs. La problématique est que ces douleurs sont particulièrement réfractaires aux traitements antalgiques actuellement disponibles. Il y a donc un réel besoin de mieux comprendre la physiopathologie de ces douleurs et d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques afin d’améliorer la prise en charge des patients, de surcroît dans un contexte où l’abus d’opioïdes est devenu un fléau mondial.Parmi les cibles prometteuses, les canaux ioniques sont particulièrement intéressants, car ils sont directement impliqués dans la détection et la transduction des signaux douloureux à la périphérie, dans leur transmission et leur modulation/intégration par le système nerveux central (moelle épinière et centres supra-spinaux). Les canaux ioniques sensibles à l'acide (ASIC) sont apparus comme des candidats importants dans les mécanismes de la nociception. Ils sont exprimés tout au long du neuraxe de la douleur, dans le système nerveux périphérique et central, et sont connus pour être activés par l’acidification extracellulaire. Ils ont été impliqués dans différents types de douleur chez le rongeur, et semblent particulièrement importants pour le développement des douleurs chroniques d’origines musculaires et articulaires. Cependant, leurs rôles dans le(s) mécanisme(s) physiopathologique(s) des douleurs chroniques restent encore mal connus. De manière intéressante, un lipide (la lysophosphatidylcholine, LPC) présent dans les fluides synoviaux (FS) humains de patients souffrant de douleurs articulaires chroniques, a été identifié comme potentialisant fortement l'activité du canal ASIC3, entraînant un courant dépolarisant constitutif au pH physiologique de 7,4.Au cours de mon doctorat, des analyses lipidomiques ont été réalisées en collaboration dans des FS de patients issus de deux cohortes indépendantes : 35 patients atteints d'ostéoarthrose (OA) et 50 patients atteints de différentes maladies rhumatismales, dont l’OA. Nos données montrent que les concentrations de LPC dans les FS des patients sont significativement plus élevées que chez des témoins (post-mortem). De plus, il existe une corrélation significative entre les scores de douleurs et la teneur en LPC des patients de la première cohorte (OA). Les effets de la LPC sur le développement de douleurs chroniques a ensuite été étudié in vivo chez les rongeurs.J'ai montré que deux injections intra-articulaires de LPC induisent des comportements douloureux persistants/chroniques chez les souris sauvages, sans dimorphisme sexuel. De manière intéressante, les souris ASIC3-/- sont protégées de cet état de douleur chronique. De plus, la co-injection d’un inhibiteur d’ASIC3 (APETx2) avec la LPC atténue les comportements douloureux des souris sauvages. Pour conclure, mon travail de thèse établit un nouveau modèle animal de douleur articulaire chronique basé sur des observations cliniques. Il identifie la LPC comme un facteur déclenchant de la douleur articulaire chronique par le biais d’ASIC3 chez la souris, et possiblement chez l’humain.