Thèse soutenue

Développement de l'instrument CHARA/SPICA-VIS et optimisation d'un interféromètre stellaire à N bras

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Auteur / Autrice : Cyril Pannetier
Direction : Denis MourardFrédéric Cassaing
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la planète et de l'univers
Date : Soutenance le 28/11/2022
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences fondamentales et appliquées (Nice ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Joseph-Louis Lagrange (Nice, Alpes-Maritimes ; 2012-....)
Jury : Président / Présidente : Guy Perrin
Examinateurs / Examinatrices : Denis Mourard, Frédéric Cassaing, Guy Perrin, Jean-Philippe Berger, Julien Woillez, Frantz Martinache, Karine Rousselet-Perraut
Rapporteurs / Rapporteuses : Guy Perrin, Jean-Philippe Berger

Résumé

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L'interférométrie optique longue base permet d'atteindre des résolutions angulaires inaccessibles aux télescopes monolithiques. Née au XXème siècle, elle compte aujourd'hui plusieurs installations dans le monde, l'interféromètre Center for High Angular Resolution Astronomy (CHARA) étant leur représentant capable d'utiliser simultanément les télescopes les plus distants, jusqu'à 330 m, et les plus nombreux, six. L'observation dans le visible est d'un intérêt majeur car elle apporte la résolution angulaire nécessaire à la mesure directe des paramètres fondamentaux des étoiles, précieux pour la compréhension de leur évolution et la caractérisation de leurs environnements. Pour accéder à une gamme suffisamment complète d'étoiles, il est aujourd'hui nécessaire d'augmenter considérablement la magnitude limite pour lesquelles des mesures interférométriques précises peuvent être réalisées, en dépit de la turbulence atmosphérique. Grâce à l'utilisation d'une caméra à amplification d'électrons et à une optique adaptative plus performante permettant le filtrage spatial des champs par l'usage de fibres optiques monomodes, l'Observatoire de la Côte d'Azur a développé le spectro-interféromètre visible Stellar Parameters with Interferometric Cophased Array (SPICA), mesurant les visibilités complexes sur les quinze bases interférométriques de CHARA avec l'objectif principal de caractériser près d'un millier d'étoiles sur trois ans en relation, notamment, avec les objectifs de la mission PLATO.J'ai étudié et mis au point le recombineur de SPICA qui fait interférer dans un plan focal les six champs électromagnétiques monomodes sortis des fibres tout en mesurant leur flux individuel pour la calibration des visibilités, et cela pour trois résolutions spectrales distinctes 150, 4300 et 13100. Je présente les résultats de caractérisation de l'instrument et les travaux menés durant son intégration, notamment ceux concernant l'alignement des microlentilles, dont le collage devant les fibres est sujet à une dérive difficile à éviter, justifiant le choix d'une solution sans collage. Les instruments hébergés par CHARA couvrent la bande spectrale 0.6 à 2.5 µm. Pour permettre des observations simultanées sur une telle largeur de bande, j'ai défini à partir d'un catalogue de 340 verres une solution optimale en correction et transmission basée sur l'utilisation de deux Compensateurs de Dispersion Longitudinale (LDC) par bras, contre un habituellement, aujourd'hui opérationnelle.Afin de maximiser la visibilité instrumentale et la sensibilité de SPICA, l'équipe a développé un recombineur en optique intégré pour le spectro-interféromètre SPICA-FT qui stabilise les franges à 1.6 µm pour permettre l'allongement des temps d'intégration de tous les instruments de CHARA. J'ai été fortement impliqué dans les développements sur le ciel de SPICA-FT dont la logique de commande reprend celle de GRAVITY-FT, cophaseur infrarouge des quatre télescopes du VLTI, et l'adapte aux six télescopes de CHARA. Eclairé par le simulateur de suivi de franges COPHASING, package Python que j'ai développé durant ces trois ans, j'ai contribué à la définition de ses trois états de fonctionnement TRACK, RELOCK et SCAN et à son optimisation sur le ciel. SPICA-FT estime les corrections à apporter à partir des différences de marche mesurées entre les quinze paires de télescopes de CHARA. L'usage de toutes les paires n'est pourtant pas nécessaire et possède ses avantages et inconvénients en terme de sensibilité et robustesse du suiveur de franges. Grâce à l'architecture fortement modulaire de COPHASING, j'ai donc menée une étude permettant d'estimer les performances globales de recombineurs partiels et complets pour le cophasage de deux futurs réseaux interférométriques plus importants : CHARA étendu à sept télescopes et l'interféromètre à dix télescopes MROI. Les résultats semblent indiquer le besoin d'une grande flexibilité pour les cophaseurs de ces futures installations.