Thèse soutenue

Relations entre modèles d’activités humaines et modèles du cerveau : application aux jeux sérieux en clinique

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Auteur / Autrice : Thibaud L'Yvonnet
Direction : Sabine MoisanElisabetta De Maria
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Informatique
Date : Soutenance le 28/03/2022
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et technologies de l'information et de la communication
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut national de recherche en informatique et en automatique (France). Unité de recherche (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes) - Cognition Behaviour Technology (Nice)
Jury : Président / Présidente : Stefan Klöppel
Examinateurs / Examinatrices : Elisabetta De Maria, Stefan Klöppel, Ines Di Loreto, Morgan Magnin, Fabio Buttussi, Julien Deantoni, François Fages, Frédéric Mallet
Rapporteurs / Rapporteuses : Ines Di Loreto, Morgan Magnin

Résumé

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Cette thèse explore la capacité des méthodes formelles, et plus particulièrement du model-checking, à analyser le comportement de patients lors de tests neuro-cognitifs en clinique. À cette fin, elle étudie l'utilisation de « jeux sérieux » d'entraînement cognitif par des patients seniors atteints de troubles neuro-cognitifs mineurs. Quatre jeux sérieux ont été sélectionnés par les chercheurs cliniciens de l'équipe CoBTeK, chacun ciblant une fonction cognitive différente.Une première partie décrit la modélisation sous forme de chaines de Markov des comportements des joueurs pour les trois jeux qui étaient déjà déployés au début de la thèse à l'institut Claude Pompidou (ICP) de Nice. Les modèles développés sont probabilistes afin de représenter au mieux l'ensemble des comportements que peuvent exprimer les patients. Les probabilités initiales sont issues des estimations des praticiens de l'ICP. Les résultats obtenus lors des vérifications de ces premiers modèles avec le model-checker Prism sont encourageants pour la poursuite de cette démarche de modélisation. La comparaison des performances de Prism et d'un autre model-checker, Storm, sur la vérification de ces modèles a montré que de manière générale, Storm est plus performant que Prism, cependant il est plus contraignant au niveau de l'expression des propriétés logiques.La deuxième partie concerne un protocole clinique mis en place afin d'obtenir des données d'utilisation réelles de patients seniors. Pour cela, un total de 50 volontaires ont été inclus sur une durée de 10 mois : 30 présentaient des troubles neuro-cognitifs mineurs et 20 avaient des plaintes cognitives isolées. Au cours de ce protocole, chaque volontaire participait à deux séances individuelles de 30 à 90 minutes pendant lesquelles il leur était demandé de compléter les tests cliniques manquant à leur dossier et de jouer aux quatre jeux sérieux précédemment mentionnés. Ces résultats ont été analysés avec des méthodes classiques d'analyse statistique pour évaluer leur intérêt dans l'identification de troubles cognitifs. Ils ont permis à la fois de trouver des différences de performances significatives entre les deux groupes ainsi qu'une corrélation entre ces performances et les résultats des tests cliniques. Par la suite, une analyse plus en profondeur des relevés d'utilisation a permis de comprendre quelles étaient les séries d'actions qui permettaient au mieux de catégoriser chaque type de patient. Ces dernières informations ont été utilisées pour calibrer les modèles afin d'obtenir des modèles plus réalistes et fiables.La troisième et dernière partie détaille l'implémentation d'un modèle de neurones artificiels décrivant l'activité des ganglions de la base, région cérébrale impliquée dans le contrôle inhibiteur. Cette fonction cognitive, ciblée par l'un des jeux sérieux étudié dans la thèse, se retrouve dégradée chez des patients atteint de maladies neuro-dégénératives comme la maladie d'Alzheimer ou le syndrome de Parkinson. La vérification de ce modèle a montré une activité cohérente avec celle décrite dans la littérature sur cette fonction cognitive. La finalité de ce modèle est d'être couplé au modèle d'activité associé au jeu évaluant cette fonction afin d'explorer des modifications sur le réseau de neurones pouvant engendrer un comportement caractéristique des patients atteints de troubles neuro-cognitifs.