Thèse soutenue

L'anthropomorphisme comme stratégie de compensation d'un manque de contrôle ? : Cas des robots sociaux et conséquences sur leur acceptabilité

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Auteur / Autrice : Dayle David
Direction : Isabelle MilhabetPierre Thérouanne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 14/12/2022
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'anthropologie et de psychologie cliniques, cognitives et sociales (Nice ; 2016-)
Jury : Président / Présidente : Éric Brangier
Examinateurs / Examinatrices : Maria Paola Paladino
Rapporteur / Rapporteuse : Alain Somat, Olivier Desrichard

Résumé

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Les situations de perte de contrôle sont innombrables (e.g., pandémie mondiale, rupture amoureuse) et suscitent le plus souvent des tentatives de rétablissement de la perception de contrôle. Ces tentatives, sous forme de stratégies défensives souvent inconscientes, redonnent du sens et de la prévisibilité aux événements. L'anthropomorphisme, ou attribution de traits humains à des objets non humains dont les robots sociaux, est conçu dans la littérature comme une stratégie de compensation d'un manque de (perception de) contrôle. Ce processus permettrait l'application aux robots de scripts sociaux, généralement déployés dans les interactions entre humains, rendant ainsi ces agents non-humains plus familiers, prévisibles et contrôlables. L'objectif de la présente thèse est d'examiner l'anthropomorphisme en tant que stratégie de compensation d'un manque de contrôle ainsi que ses retombées sur l'acceptabilité. Il se décline en deux étapes : 1. identifier les conditions d'application de cette stratégie, 2. examiner la capacité de l'anthropomorphisme à structurer, donner du sens et rendre cohérent l'environnement social. À ces fins, la thèse articule trois concepts majeurs : perception de contrôle, anthropomorphisme et acceptabilité des robots sociaux. À l'appui d'une scoping review et d'un état de l'art, l'acceptabilité des robots sociaux et les freins possibles à leur adoption sont examinés. Puis, le développement et la validation d'outil, une étude pilote corrélationnelle et une étude pilote expérimentale initient les premières relations entre ces trois concepts. Dans le prolongement, trois études expérimentales testent tour à tour trois types d'opérationnalisation du contrôle (sur les événements de vie, sur le robot, sur la tâche) et permettent d'identifier certains liens de causalité entre le contrôle, l'anthropomorphisme et l'acceptabilité des robots sociaux. Enfin, deux études expérimentales testent la qualité structurante de l'anthropomorphisme. L'ensemble de ces études mettent en évidence que la perception du robot social change en fonction du type de contrôle induit. De même, l'anthropomorphisme (i.e., aspects superficiels du robot tels que l'apparence, le comportement, etc.) et l'anthropomorphisation (i.e., aspects essentiels tels que les états mentaux, émotions, etc.) influencent différemment son intention d'usage. Cet ensemble d'études soulève des questions à la fois pratiques, sociales et éthiques.