Poétique du corps dans les paysages de Philippe Jaccottet, Lorand Gaspar et James Sacré
Auteur / Autrice : | Emma Curty |
Direction : | Béatrice Bonhomme |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue, littérature et civilisation francaises |
Date : | Soutenance le 25/11/2022 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre transdisciplinaire d’épistémologie de la littérature et des arts vivants (Nice ; 2012-....) |
Jury : | Président / Présidente : Michel Collot |
Rapporteur / Rapporteuse : Aude Préta-de Beaufort, Antonio Rodriguez |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse postule que la poésie du paysage, dans les œuvres de Philippe Jaccottet, Lorand Gaspar et James Sacré, se fonde moins sur la représentation d'un « paysage d'âme », tel qu'il a été promu par les romantiques et les symbolistes, que sur la prééminence, toute contemporaine, d'un corps en exercice. Cet exercice est entendu comme la mise en pratique, dans l'espace du monde, et la mise en scène, dans l'espace poétique, des champs et des extensions, notamment mentales et spirituelles, du corps humain. L'étude vise donc à proposer un regard renouvelé, d'une part, sur les théories du paysage littéraire, en le concevant dans l'ensemble de ses orientations sensibles et psychophysiologiques. Elle suppose ainsi que le paysage poétique est, plus qu'une image, le produit de l'expérience d'un vivant, c'est-à-dire l'activité réceptrice et créatrice de tous les canaux sensoriels, mais aussi la combinaison de mouvements, d'émotions et de souvenirs qui trouvent leur origine dans un corps-esprit et qui cheminent à travers une physique de l'écriture. D'autre part, elle se propose, en retour, de dessiner les lignes de force d'un corps poétique, figuré, dans le paysage, comme un corps fermé-ouvert, c'est-à-dire, ancré dans l'expérience de ses frontières et de leur dépassement par le verbe. La précarité et l'obscurité emblématiques du corps, particulièrement incarnées par ses limites biologiques et par le cadre de la subjectivité, ne s'opposent ni à la porosité de l'organisme, ni à la capacité de la chair à faire lien, au creux de la langue, avec les membres du monde.