L'éducation aux médias et à l'information face au phénomène des fake news
Auteur / Autrice : | Loic Sumien |
Direction : | Nicolas Pélissier, Laurence Corroy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Information et communication |
Date : | Soutenance le 21/10/2022 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : SIC.Lab Méditerranée (Nice ; 2017-) |
Jury : | Président / Présidente : Arnaud Mercier |
Examinateurs / Examinatrices : Marc Marti | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Durampart, Sophie Jehel |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les mutations du monde des médias et de l'information sous l'influence du numérique sont nombreuses : accélération du temps médiatique, augmentation du flux de l'information, concurrence entre les médias, renouvellement des formats et des supports de diffusion de l'information, soient autant de changements qui ont modifié les pratiques professionnelles des journalistes autant que les pratiques informationnelles de l'audience. Nous assistons depuis quelques années à un changement du modèle journalistique, qui incite à de nouveaux supports de création, de diffusion et de réception de l'information. Parmi les nouveaux acteurs de l'information, les médias sociaux récupèrent une part hégémonique du trafic de l'information en ligne, en permettant à tout un chacun de devenir non seulement un commentateur de l'actualité, mais aussi un média à part entière. Plus encore, les algorithmes de ces plateformes modifient en profondeur la façon dont les individus accèdent à l'information en créant autour de « l'infonaute » (Mercier, 2019) une « bulle de filtre » (Pariser, 2011). Ce changement de paradigme incite les rédactions à amorcer une transformation sur la forme, comme sur le fond des contenus qu'elles diffusent afin qu'elles puissent conserver leur « pouvoir de dire » (Diallo et Pélissier, 2015), tout en essayant d'assurer la pérennité de leur modèle économique, toujours menacé. Dès lors, il n'est plus un média qui ne soit pas présent sur les plateformes numériques de l'information. Dans ce nouvel environnement, les relations entre les médias et l'audience se transforment pour devenir plus participatives, sans jamais pour autant devenir pleinement collaboratives. Ces innovations ont entraîné dans leur sillage de nouvelles manières de communiquer, de s'informer, mais aussi de désinformer... Depuis quelques années, impossible d'échapper au phénomène fake news. Popularisé par Donald Trump notamment, les fake news ou infox en français, ont envahi la scène médiatique, puis se sont propagées à très grande vitesse, alimentées par les crises successives que nous avons pu connaître ces dernières années (sociale, économique, sanitaire, politique …). Pour répondre aux problématiques que soulève la désinformation de masse en ligne, les acteurs de l'information, des médias, de l'éducation et les autorités responsables des politiques publiques tentent de déployer un certain nombre de dispositifs au premier rang desquels : l'éducation aux médias et à l'information. Cette "éducation à" longtemps relégué au second plan dans la sphère pédagogique est désormais une matière qui fait l'objet de nombreuses recommandations et de politiques publiques volontaristes, qui, dans le discours, appel à son déploiement massif dans et hors l'école. Ce champ d'apprentissage investit désormais les pratiques éducatives, la recherche, les politiques publiques et semble être un remède efficace, sans être pour autant, une solution miracle. Nous avons donc cherché à comprendre dans quelle mesure l'éducation aux médias et à l'information permettait de lutter contre le phénomène fake news ?