Thèse soutenue

Le genre et le leadership : L’avantage féminin dépend-il du type de crise ?

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Auteur / Autrice : Victor De Macedo Maia
Direction : Dirk SteinerLaurent Cambon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 28/01/2022
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'anthropologie et de psychologie cliniques, cognitives et sociales (Nice ; 2016-)
Jury : Président / Présidente : Odile Hirschauer-Rohmer
Rapporteurs / Rapporteuses : Franciska Krings, Anne-Marie Vonthron

Mots clés

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Résumé

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Les stéréotypes de genre représentent l’un des principaux déterminants dans la perception du leadership des hommes et des femmes. Les stéréotypes des hommes ont été davantage associés à un leadership efficace que ceux des femmes. Par conséquent, les hommes sont généralement perçus comme plus légitimes et préparés pour occuper les rôles de leaders. Cependant, depuis quelques années, plusieurs arguments suggèrent que cette association est renversée. Actuellement, les stéréotypes des femmes seraient davantage associés à un leadership efficace, et cela les conférerait un avantage de leadership sur les hommes. Or, les propositions de l’avantage du leadership où certaines qualités stéréotypées seraient supérieures à d’autres vont à l’encontre des prémisses de base du leadership. Le leadership se déroule dans un contexte. Le contexte influence la portée, la validité et l’impact du leadership. Ainsi, les effets d’un type de leadership dans une situation ne se vérifieront pas forcément dans une autre. En effet, certains critiques ont proposé que les recherches devraient plutôt se focaliser sur les contextes où un éventuel avantage pourrait se vérifier. De ce fait, à travers cinq études, incluant quatre expérimentales, une corrélationnelle et la validation d’une échelle sur la perception de la crise, la présente thèse visait à déterminer si les différents types de crise pourraient constituer un avantage de leadership pour les hommes ou pour les femmes. Nous avons formulé l’hypothèse selon laquelle l’évaluation des leaders et du type de leadership dépendrait de leur congruence avec le contexte. Les résultats de nos études confirment partiellement nos hypothèses. Si dans la plupart des situations les traits agentiques et communaux ont été en effet évalués en congruence avec le type de crise, concernant les comportements, contrairement à ce que nous avons prédit, ceux considérés comme typiques des femmes (i.e., de considération) ont été davantage préférés dans toutes les situations. Cependant, indépendamment de leur préférence, l’efficacité des traits agentiques et communaux et des comportements de considération et de structure ont été médiatisés par les sentiments d’incertitude, d’injustice et de contrôle présents dans la crise. Dans la plupart des situations ils ont été perçus comme efficaces ou ont favorisé l’évaluation des leaders. Finalement, nos résultats montrent que si la réussite organisationnelle est davantage attribuée aux hommes, l’efficacité dans les situations de crises est également davantage attribuée aux hommes. Cependant, pour résoudre la crise, les hommes et les femmes n’ont pas été préférés de la même manière dans toutes les situations. Les femmes ont été davantage préférées que les hommes pour résoudre une crise relationnelle. Ces résultats sont discutés à la lumière des arguments de l’avantage du leadership et de l’impact du contexte sur le leadership. Nous argumentons que malgré l’impact évident du contexte sur le leadership, les femmes, à cause des injonctions imposés par les stéréotypes de genre, pourraient effectivement avoir un avantage de leadership sur les hommes.