Exploration des possibles connexions entre les écarts dans la désintégration des mésons B et d'autres signes de nouvelle physique
Auteur / Autrice : | Alexandre Carvunis |
Direction : | Diego Guadagnoli |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique Théorique |
Date : | Soutenance le 19/09/2022 |
Etablissement(s) : | Chambéry |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale physique (Grenoble, Isère, France ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'Annecy-le-Vieux de Physique Théorique (Annecy-le-Vieux) |
Jury : | Président / Présidente : Geneviève Bélanger |
Examinateurs / Examinatrices : David Marzocca, Ana M. Teixeira, Lucia Di Ciaccio | |
Rapporteur / Rapporteuse : Wolfgang Altmannshofer, Nazila Mahmoudi |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le Large Hadron Collider fournit une méthode rigoureuse et contrôlée pour sonder les interactions de la matière aux plus petites échelles possibles, dont notre compréhension est résumée dans le Modèle Standard. Le modèle standard fournit des prédictions remarquablement précises sur la dynamique des particules fondamentales, mais il est incomplet. On le sait grâce à ce qui n’est pas inclus dans le modèle mais qui est observé - par exemple, la gravitation, les masses des neutrinos, la matière noire - et grâce aux lacunes du modèle lui-même - par exemple, le problème de la naturalité ou le problème du CP fort. La difficulté de trouver ce qui existe au-delà du modèle standard réside dans le manque de preuves expérimentales de déviations par rapport à ce que le modèle peut prédire. Nous avons besoin d’une ''graine'', d’un point de départ, à cet égard.Dans ce contexte, il est intéressant de noter que certaines données sur les désintégrations des mésons B montrent un schéma cohérent de déviations par rapport au SM. En même temps, nous savons que 85% de la matière de l’Univers n’est pas expliquée par le SM. En outre, le moment dipolaire magnétique anormal (MDA) du muon est en contradiction avec le SM au niveau de signification de 4.2σ, ce qui laisse supposer l’existence de NP dans le secteur du muon.Il est intéressant de noter que cette série d’indices de nouvelle physique (NP) a des liens phénoménologiques naturels. D’une part, la taille des anomalies dans le secteur B indique que la NP existe à l’échelle O(1 − 10TeV), qui recoupe la masse des candidats à la matière noire dans le paradigme des Weakly Interactive Massive Particles (WIMPs). D’autre part, les anomalies B dans les courants b → s, semblent indiquer une violation de l’universalité de la saveur des leptons due à de la NP interagissant avec le secteur muonique. Une explication naturelle de cet effet est l’existence de leptoquarks à l’échelle du TeV. Par coïncidence, la déviation mesurée dans le moment magnétique anomal du muon peut également être générée par de tels leptoquarks.Il est tentant et, dans une certaine mesure, ''nécessaire'' d’essayer de ''relier les points'', c’est-à-dire de construire des scénarios de nouvelle physique qui expliquent plusieurs de ces déviations à la fois. La tâche est double. Premièrement, nous devons évaluer la taille de ces écarts aussi bien que possible à partir des données. À cette fin, nous étudions le pouvoir d’une nouvelle observable comme sonde de la NP dans la désintégration d’un méson B en deux muons et un photon. Avant de construire des modèles, nous devons également déterminer précisément l’implication de toutes les données expérimentales disponibles sur la théorie dans le cadre des théories effectives des champs. En utilisant et en développant des outils numériques, nous effectuons des ajustements globaux des couplages NP dans la théorie effective faible (WET) et l’EFT du modèle standard (SMEFT) sur les données. En particulier, nous étudions le cas de l’asymétrie avant-arrière dans le processus B → D∗ℓν mesuré à Belle [1,2] qui pourrait être le premier indice de LFUV dans les désintégration de type b → cμν. Cette approche agnostique peut ensuite être interprétée en termes de modèles UV. Nous étudions différentes directions de construction de modèles, à savoir : des leptoquarks scalaires pour s’adapter aux anomaliesb → c, et un modèle de matière noire composite dans une symétrie gaugée horizontale SU(2), capable de s’adapter aux anomalies b → s.