Notre recherche s’inscrit dans le champ de la didactique de science physique. Elle se propose d’analyser les pratiques expérimentales liées à l’enseignement de l’intensité du courant électrique et sa mesure au collège en Centrafrique. Nous analysons selon la double approche didactique et ergonomique, l’activité de quatre enseignants centrafricains volontaires lors d’une séance de cours sur l’intensité du courant en classe de 3ème (14 – 16 ans). La recherche, centrée sur la tâche de réalisation d’un montage électrique, s’attache à montrer en quoi les choix du dispositif expérimental impactent le déroulement de la séance et en quoi ces enseignants diffèrent dans leur mise en oeuvre expérimentale. Pour cela, nous convoquons « la théorie des deux mondes ». Notre corpus est composé des enregistrements vidéo de l’intégralité des séances, des entretiens (ante et post) et des fiches de préparation. Nous avons analysé les séances effectives et les tâches proposées, en croisant selon la composante cognitive l’analyse a priori et l’analyse des déroulements effectifs afin de reconstituer l’itinéraire cognitif choisi par les enseignants. Ensuite, une analyse selon la composante médiative permet de déduire les informations sur les accompagnements envisagés par les enseignants, les réalisations des tâches proposées. Enfin, une analyse en relation avec les composantes institutionnelle, personnelle et sociale permet de reconstituer l’ensemble des déterminants qui influencent l’activité des enseignants. Les résultats de cette analyse des pratiques enseignantes montrent qu’il existe des écarts entre ce qui est prescrit par l’institution, ce que les enseignants ont prévu de faire et ce qu’ils ont réellement réalisé en classe, en dépit de fortes contraintes (matérielle et effectif pléthorique).