La fortune littéraire de Louis Hémon
Auteur / Autrice : | Cécile Beaudouin |
Direction : | Yann Mortelette |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, littératures françaises, littératures francophones |
Date : | Soutenance le 28/10/2022 |
Etablissement(s) : | Brest |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues (Bretagne) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Héritage et Création dans le Texte et l'Image |
Jury : | Président / Présidente : Pierre-Jean Dufief |
Examinateurs / Examinatrices : Yann Mortelette, Pierre-Jean Dufief, Michael Rinn, Lucie Robert, Geneviève Chovrelat | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michael Rinn, Lucie Robert |
Mots clés
Résumé
L’oeuvre romanesque de Louis Hémon (1880-1913), publiée presque entièrement à titre posthume et interprétée idéologiquement de la façon la plus contradictoire par la critique littéraire, pose un cas exemplaire d’esthétique de la réception.N’accédant à la célébrité internationale qu’en 1921, lors de la publication de Maria Chapdelaine par les éditions Grasset, l’écrivain est d’abord perçu comme le parangon de la littérature nationaliste, catholique et régionaliste.Aux lecteurs français de l’Entre-deux-guerres, Grasset vend un roman traditionaliste et rassurant. Il en fait l’un des premiers bestsellers français. Au Québec, les élites souhaitent utiliser le roman d’Hémon pour promouvoir le retour à la terre et la revanche des berceaux. C’est la naissance du mythe de Maria Chapdelaine, selon l’expression de Nicole Deschamps.Pourtant, à la publication des nouvelles et des romans écrits à Londres, c’est un écrivain plus moderne et anticonformiste qui se révèle à la critique. Dans le contexte troublé des années 1960, Hémon est désormais vu par certains comme un anarchiste et un anticolonialiste.Maria Chapdelaine devient alors un modèle scolaire au Québec, tandis que l’oeuvre tombe dans l’oubli en France. Ce revirement complet de la critique invite à se demander comment l’oeuvre d’Hémon permet cette polysémie et pourquoi elle provoque encore de nouvelles lectures. L’ironie et la polyénonciation sont des traits caractéristiques de l’écriture d’Hémon et font de lui, loin du mythe, un auteur éminemment moderne.