Thèse soutenue

Plasticité phénotypique des huîtres à l'acidification des océans en milieux tempéré et tropical

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Auteur / Autrice : Mathieu Lutier
Direction : Fabrice Pernet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie marine
Date : Soutenance le 24/02/2022
Etablissement(s) : Brest
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la mer et du littoral (Plouzané)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire des sciences de l’environnement marin (Plouzané, Finistère)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Jean
Examinateurs / Examinatrices : Fabrice Pernet, Frédéric Jean, Yannick Gueguen, Sam Dupont, Fanny Noisette, Guy Claireaux, Sylvie Tambutté
Rapporteurs / Rapporteuses : Yannick Gueguen, Sam Dupont

Résumé

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La plasticité phénotypique est la première ligne de défense des espèces face aux changements globaux, tamponnant leur impact sur la fitness individuelle. Toutefois, cet effet tampon est limité par un point de bascule au-delà duquel les espèces devront s’adapter ou disparaître. Ces points de bascule sont déterminés en modélisant les normes de réaction des traits phénotypiques sur une large gamme de variations environnementales. Cette approche reste anecdotique dans l’étude des effets de l’acidification des océans (AO) sur les organismes marins. En conséquence, les points de bascule restent méconnus chez l’huître creuse et l’huître perlière dont le déclin aurait un impact économique et écologique majeur. Ce travail de thèse établit les premières normes de réaction holistiques, à l’échelle macro-physiologique (taux physiologiques, paramètres de la coquille) et moléculaire (transcriptomique, lipidomique), d’organismes exposés à une vaste gamme de pH en milieux tempéré et tropical. De cette manière, nous avons identifié un seuil de tolérance à pH 7.3-6.9 en dessous duquel la fitness des juvéniles d’huître creuse et d’huître perlière est impactée. Une exposition à court-terme à des pH excédant les points de bascules aura un impact à long-terme sur la fitness de l’huître creuse qui ne peut notamment pas compenser le retard de croissance subi. Le seuil de tolérance à l’AO est déjà atteint aujourd’hui dans le milieu de vie de l’huître creuse lors d’évènements extrêmes d’acidification, qui devraient s’accentuer dans le futur menaçant les populations sauvages et aquacoles. Les conditions actuelles de pH rencontrées par l’huître perlière restent méconnues requérant la mise en place d’un suivi du pH à large échelle afin de pouvoir conclure sur le futur de l’espèce.