Thèse soutenue

Parures amérindiennes en matériaux lithiques dans les Antilles à l'âge Céramique : de la caractérisation à la répartition spatiale et chronologique

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Auteur / Autrice : Alain Queffelec
Direction : Francesco D'ErricoBenoît Bérard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Préhistoire
Date : Soutenance le 19/12/2022
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et Environnements (Talence, Gironde ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : De la Préhistoire à l'Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie (Talence)
Jury : Président / Présidente : Jacques Jaubert
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Bonnissent, Sebastiaan Knippenberg
Rapporteur / Rapporteuse : Annelou L. Van Gijn, Valentine Roux

Mots clés

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Résumé

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Les objets de parure en pierre, au sein de l’ornementation personnelle, ont fait l’objet d’une attention particulière dans le registre archéologique, de par leur bonne préservation, et l’ensemble des informations qu’ils peuvent apporter pour la compréhension des sociétés du passé. Dans le cadre de l’archéologie des îles Caraïbes, ces productions lapidaires, dont une grande partie sont réalisées dans des matériaux dits exotiques, ont été utilisées comme marqueurs de réseaux d’échanges et comme marqueurs culturels. Ils ont également participé à la discussion concernant l’organisation de la société des Amérindiens vivant dans l’archipel antillais à l’âge Céramique, c’est-à-dire environ entre 400 avant notre ère et les premiers contacts avec les Européens. Force est de constater toutefois que les études spécialisées sur cette partie de la culture matérielle pour cette période sont majoritairement incomplètes et peu documentées, tant d’un point de vue des matières premières employées, que des types d’objets produits. Ce travail de thèse a donc pour but de réaliser des études complètes et détaillées des productions de parures lapidaires issues des sites archéologiques fouillés sur les îles françaises des Petites Antilles, intégrant des analyses typologiques et des analyses gemmologiques afin d’identifier précisément les matières premières employées. Au sein de ces matériaux, deux minéraux ont fait l’objet d’une attention particulière : la turquoise, pour son potentiel informatif en termes de provenance, et la sudoite, minéral de la famille des chlorites, retrouvé dans plusieurs sites archéologiques, et dont l’identification comme gemme est inédite. En combinant ces résultats inédits avec une revue complète de la littérature, une base de données de plus de 8000 objets et 90 sites a pu être créée, permettant de réaliser des analyses statistiques robustes afin de comparer la distribution des matières premières et des types d’objets produits dans le temps et dans l’espace. Ces analyses confirment les différences chronologiques déjà suspectées par le passé. Les habitants des îles Caraïbes au Céramique ancien, en particulier, donnaient une importance bien plus forte à la parure en pierre, produisant des objets bien plus diversifiés que lors du Céramique récent. Cette production montre une très grande homogénéité dans tout l’archipel, confirmant l’hypothèse d’un réseau de distribution à grande échelle à cette période, probablement en lien avec les caractéristiques pionnières de ces premiers peuplements formatifs de l’arc antillais. Les objets de parures en pierre auraient alors perdu de leur importance progressivement au Céramique moyen puis au Céramique récent, peut-être en lien avec le changement de mode de vie qui deviendrait plus hiérarchisé, moins tourné vers le continent sudaméricain et ne nécessitant plus d’échanges à si grande échelle pour maintenir une si forte cohésion