Thèse soutenue

Mécanismes d’action de la protéine végétale Rémorine impliquée dans l’immunité virale

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Auteur / Autrice : Marie-Dominique Jolivet
Direction : Sébastien Mongrand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie végétale
Date : Soutenance le 09/12/2022
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Talence, Gironde ; 1993-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de biogénèse membranaire, UMR 5200 (Villenave-d'Ornon, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Michel Hernould
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Cotelle
Rapporteurs / Rapporteuses : Yvon Jaillais, Alexandre Martinière

Résumé

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La membrane plasmique végétale (MP) est une structure dynamique et compartimentée qui agit comme une plateforme pour la signalisation intracellulaire. Des nombreuses informations sont publiées concernant le rôle des protéines membranaires en réponse à une infection bactérienne ou fongique chez les plantes. Cependant, on sait peu de choses sur la façon dont la MP est impliquée dans la signalisation faisant suite à une infection virale. Chez les plantes, les virus pénètrent dans une première cellules grâce à une blessure mécanique ou une piqure d’insecte. Puis ils détournent la machinerie cellulaire pour se répliquer et se propager. Pour la propagation de cellule à cellule, ils dépendent des plasmodesmes (PD), des canaux tapissés de MP et traversé par du réticulum endoplasmique. Nous avons montré auparavant chez Nicotiana benthamia que la CALCIUM DEPENDENT PROTEIN KINASE 3 (CPK3) liée à la membrane était capable d'entraver la propagation de cellule à cellule d'un potexvirus, le virus X de la pomme de terre (PVX), par la phosphorylation d’une protéine localisée dans les nanodomaines : Solanum tuberosum REMORIN isoforme 1.3 (StREM1.3). Cette phosphorylation conduit à une modification de son interactome et à une accumulation de callose au niveau des plasmodesmes.Dans cette thèse, l'un des interactants de StREM1.3, ACTIN DEPOLYMERIZATION FACTOR 2 (StADF2), a été capable d'entraver la propagation du PVX de manière REM-dépendante. Il a été montré que StADF2 modifie la ségrégation de StREM1.3 à la MP, ce qui conduit à une réduction de la propagation virale.La plupart des études autour des potexvirus sont menées sur Nicotiana benthamiana en utilisant une surexpression transitoire de protéines candidates lors d'une infection virale car le modèle végétal Arabidopsis thaliana n'est pas sensible à la plupart des potexvirus.Le virus de la mosaïque de Plantago Asiatica (PlaMV) est l'un des seuls potexvirus capables d'infecter Arabidopsis thaliana. Ce pathosystème a permis d’utiliser les outils génétiques offerts par Arabidopsis et a aidé à comprendre les mécanismes fins derrière la détection d'une infection à potexvirus au sein d'une cellule végétale. Parmi les autres isoformes de CPKs impliquées dans l'immunité, il a été montré dans ce travail que CPK3 joue un rôle spécifique dans la réponse à une infection PlaMV. De plus, CPK3 se ségrége en clusters lors d'une infection PlaMV et nous avons montré que les AtREM du groupe 1 s'appuient sur l'activation de CPK3 pour pouvoir modifier leur dynamique PM et entraver la propagation d'un potexvirus.Cette thèse visait à comprendre comment les plantes détectent et arrêtent les virus à travers la description du comportement des protéines liées aux PM spécifiquement impliquées dans la propagation des virus de cellule à cellule.