Thèse soutenue

Etre une femme dans le Handball : étude de la face cachée de la féminisation du sport

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Camille Hernandez
Direction : Luc Robène
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 22/06/2022
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Cultures et Diffusion des Savoirs (Bordeaux)
Jury : Président / Présidente : Dominique Bodin
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Gobatto
Rapporteur / Rapporteuse : Dominique Bodin, Rebecca Rogers

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Le sport comme « fief de la masculinité » (Elias et Dunning, 1994) semble avoir été conquis par les femmes. Les sports se sont progressivement ouverts aux femmes, les règlements sportifs ont évolués dans une perspective d’égalité de principe et de droit entre les femmes et les hommes, néanmoins de nombreuses enquêtes montrent la résistance des différences sexuées dans le sport. L’augmentation du nombre de femmes dans un espace ne serait donc pas synonyme de réduction des inégalités entre femmes et hommes. « L’égalité réelle entre les femmes et les hommes dans le sport » est la volonté affichée sur le site internet du Ministère chargé des sports dans sa section « sport au féminin ». Dans la perspective d’étudier cette notion « d’égalité réelle » notre travail se propose d’étudier la place des femmes dans le sport à travers le cas du handball en Nouvelle-Aquitaine. Pour ce faire nous nous basons sur un recueil des effectifs des licencié.e.s des 267 clubs de la région ALPC (Aquitaine-Limousin-Poitou Charente), sur des observations d’entraînements ainsi que sur des entretiens réalisés auprès de dirigeant.e.s, entraîneurs, bénévoles et joueuses. L’utilisation de méthodologies quantitatives et qualitatives permet de dessiner le contour du paysage du handball ainsi que d’approcher au plus près des acteurs qui composent et diffusent le handball. À travers l’étude de la structuration du handball nous mettons à jour les dynamiques d’évolutions et de stagnations dans les rapports sociaux de sexe, les enjeux de ces dynamiques ainsi que l’impact de la féminisation de ce sport sur la.les culture.s du handball. La féminisation du sport est-elle synonyme de féminisation des pratiques ? La féminisation du sport fait-elle évoluer la culture des acteurs de ce sport ? Les résultats de notre thèse orientent la réflexion dans un sens moins « mécanique » de la transformation d’un espace. La transformation des cultures et pratiques devraient passer par la formation des acteurs et non par l’augmentation quantitative d’une population dans l’espace. Le rôle de l’entraîneur est primordial en tant que médiateur de connaissances et de culture sportive. La médiation sportive, telle qu’elle est pensée et pratiquée actuellement produit et reproduit la construction sociale des rapports de sexes, participe de la construction des identités sexuées des jeunes joueur.se.s, qui ne sont pas uniquement des pratiquant.e.s de ce sport mais bien des pratiquant.e.s sexué.e.s du handball. Les filles sont entrainées comme des filles et les garçons comme des garçons selon les représentations de leurs entraîneurs. L’éducation différenciée portée et pratiquée par des acteurs convaincus de l’intérêt du sport féminin est l’un des leviers principaux de la reproduction des inégalités entre femmes et hommes dans le sport. L’analyse sous l’angle des rapports sociaux de sexe permet d’étudier les inégalités comme des relations conjoncturelles sur lesquelles il devient alors possible d’agir dans une volonté de déconstruire la naturalisation des différences sexuées lorsqu’il s’agit de pratiques sportives. Nous envisageons les dynamiques sociales comme des processus s’enracinant dans la différenciation des sexes et non comme des états qui figeraient les acteurs dans ce système producteur et reproducteur d’inégalités et de violences de genre.