Thèse soutenue

Modélisation et pilotage des capacités d’Innovation organisationnelle pour favoriser la capacité d’Innovation de la grande entreprise, cas d’étude : SNCF Réseau

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Auteur / Autrice : Mathieu Roumy
Direction : Vincent RobinBertrand Rose
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Automatique, Productique, Signal et Image, Ingénierie cognitique
Date : Soutenance le 28/03/2022
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences physiques et de l’ingénieur (Talence, Gironde ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de l'intégration du matériau au système (Talence, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Lilia Gzara
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Merlo, Kenza El Qaoumi, Frederick Getton
Rapporteur / Rapporteuse : Julie Stal-Le Cardinal, Nicolas Maranzana

Résumé

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Les grandes entreprises évoluent dans un environnement social, climatique, économique et désormais sanitaire, complexe et incertain qui remet en cause le déterminisme mécanique et la logique cartésienne. A cela, s’ajoute une 4ème révolution industrielle. Pour survivre, elles doivent donc évoluer et accroitre leur capacité d’innovation. La majorité des études existantes se sont alors concentrées sur l’innovation technologique, négligeant la dimension non technologique de l’innovation, couramment nommée : « innovation organisationnelle ». Pourtant, cette dernière permet aux grandes entreprises de prendre en compte un ensemble de facteurs qui favorisent leur capacité d’innovation et l’ancre dans leurs routines. L’objectif est alors, grâce à une approche systémique et transdisciplinaire, d’identifier ces facteurs, que nous nommons « capacités d’Innovation Organisationnelle ». Elles regroupent les capacités dynamiques de l’entreprise ainsi que les antécédents de l’innovation organisationnelle. En effet, bien souvent l’innovation non technologique est perçue comme un concept flou et hétéroclite. Il apparait donc nécessaire de doter les entreprises de modèles, méthodes et d’outils qui permettent de rendre le concept concret et opérationnel. Néanmoins, de nos jours, la modélisation d’entreprise présente des limites pour d’une part, la représentation d’une grande entreprise que nous assimilons à un système« Organique » sociotechnique complexe et ouvert et d’autre part pour la représentation et pilotage des capacités d’Innovation Organisationnelle. Ainsi, dans le cadre d’une convention CIFRE avec l’entreprise SNCF Réseau, le laboratoire IMS de l’Université de Bordeaux et le laboratoire Icube de l’Université de Strasbourg, nous proposons un cadre conceptuel de la grande entreprise, de l’innovation organisationnelle ainsi qu’une démarche d’analyse et de préconisation des capacités d’Innovation Organisationnelle, basée sur notre propre modèle de l’innovation organisationnelle pour une grande entreprise.Ce travail de thèse a donc abouti à l’élaboration d’un méta-modèle qui permet à la grande entreprise d’avoir une vision systémique d’elle-même dans le but d’améliorer sa capacité d’innovation. Le modèle se compose de trois systèmes « Organisation-Territoire- Réseau d’acteurs, » et permet de mettre en évidence les capacités d’Innovation Organisationnelle au sein des systèmes dans une logique de caractérisation et de pilotage de celles-ci notamment grâce à l’évaluation de leurs impacts et de leurs priorités. Notre démarche repose sur une étude de cas basée sur une méthodologie quantitative multicritères.Au final, cette thèse est à l’origine de plusieurs contributions. Tout d’abord, le décloisonnement des sciences nous permet d’étudier les antécédents de l’innovation organisationnelle liées au territoire, et aux réseaux d’acteurs, au-delà des approches classiques qui privilégient en général les antécédents internes à l’organisation. Ensuite, nous concédons une place centrale aux dimensions humaines et sociales qui s’avèrent essentielles tout comme l’est une meilleure compréhension de leurs interactions à la fois formelles et informelles (ex : culture d’entreprise, climat social, connaissances, leadership…). Enfin, l’étude de l’impact des capacités d’Innovation Organisationnelle que nous proposons n’a jamais été réalisée auparavant pour une grande entreprise (des travaux sur les PME existent). Ainsi, la capacité d’innovation d’une grande entreprise est dépendante des interactions entre le territoire, les systèmes qui le composent, ses réseaux d’acteurs et les systèmes socio technique de l’organisation. Ces résultats débouchent sur des recommandations pour un meilleur pilotage des capacités d’Innovation Organisationnelle favorisant la capacité d’Innovation qui s’ancre dans la culture de l’entreprise.