Thèse soutenue

Approche économique des performances à long terme des services d'alimentation en eau potable par les préférences des usagers

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Auteur / Autrice : Houngbedji Assouan
Direction : Bénédicte RulleauTina Rambonilaza
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 22/03/2022
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Entreprise, économie, société (Talence, Gironde ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Bordeaux sciences économiques
Jury : Président / Présidente : Olivier Aznar
Examinateurs / Examinatrices : Bénédicte Rulleau, Tina Rambonilaza, Olivier Aznar, Anne Rozan, Sébastien Roussel
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Rozan, Sébastien Roussel

Résumé

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Cette thèse propose une approche économique de la gestion des services d’alimentation en eau potable (SAEP) et de leurs infrastructures à long-terme, afin d’aider les acteurs publics dans leur exercice de décisions d’investissements en biens et/ou services collectifs. La thèse développe une approche basée sur les préférences des usagers en partant de l’hypothèse que leurs préoccupations dépassent aujourd’hui la seule question de disposer de quantités d’eau suffisantes pour leurs propres consommations. Elles s’élargissent en effet à des considérations sociale (l’accès à un service de qualité pour tout le monde) et environnementale (la préservation de la ressource). Organisés autour de 4 chapitres, les travaux menés empruntent différents cadres conceptuels et analytiques relevant de l’économie publique, de l’économie environnementale et de l’économie comportementale. En empruntant le cadre théorique de l’économie des « choix publics », le chapitre 1 modélise les règles de partage de coûts induits par la nécessité du financement du renouvellement des infrastructures par les contributions individuelles des usagers. Pour ce faire, il présente d’abord l’optimum de premier rang, une situation idéale où le planificateur social serait en mesure de fixer la contribution directe de l’ensemble des usagers au renouvellement des infrastructures, quand on a recours à l’hypothèse de séparabilité entre la demande en eau et en infrastructure, et que les agents sont homogènes. Par la suite, le modèle considère l’impact de l’introduction d’une forme d’hétérogénéité des préférences sur les infrastructures – par le basculement d’une partie des usagers vers des techniques alternatives d’approvisionnement en eau. On assiste alors à une perte d’efficacité de l’action publique (sous-optimalité du renouvellement) même quand un transfert des charges incombant aux usagers dits « alternatifs », ayant quitté l’usage des infrastructures collectives, vers les usagers dits « conservateurs » qui vont payer plus, est envisageable. Nous avons enfin étudié la situation où le planificateur social ne serait plus en mesure d’obtenir un consensus social et doit s’appuyer sur les contributions cette fois-ci volontaires des usagers. Dans ce contexte, la présence de phénomène de « passager clandestin » d’une part et les coûts supplémentaires d’information d’autre part diminuent fortement les montants effectifs consentis par les usagers pour le renouvellement des infrastructures. Ces montants sont surtout soutenus par les motivations sociales et altruistes des usagers. Le chapitre 2 de la thèse détaille le cadre conceptuel des analyses empiriques menées, construit autour de la mise en place d’un protocole d’évaluation économique mobilisant la méthode desexpériences de choix discrets, et d’une enquête administrée via un interface web auprès d’un échantillon de résidents du département de la Gironde. Le chapitre 3 analyse les données relatives aux choix de 300 individus ayant répondu à la version du questionnaire pour lequel les scénarios de gestion proposés visaient des performances sur 30 ans. L’estimation successive de modèles logit mixte et de modèles à classes latentes a permis de mettre en évidence que les répondants sont principalement préoccupés par la qualité organoleptique de l’eau et la préservation de la ressource. Ils ont ainsi des préférences pour les deux dimensions de la performance à 30 ans des SAEP, à savoir la dimension technique et la dimension environnementale. Par ailleurs, l’hétérogénéité des préférences peut être expliquée à la fois par les caractéristiques socioéconomiques usuelles des individus (en référence à leur âge et leur positionnement dans le cycle de vie par exemple), leur niveau de revenu, le niveau initial des infrastructures dans leur lieu de résidence, et surtout leur degré d’altruisme. Nous avons distingué sur cet aspect deux manifestations de l’altruisme : l’altruisme global et l’altruisme paternaliste.[...]