Thèse soutenue

Participation aux dépistages du cancer du sein chez la femme et survie après un cancer du sein selon le dépistage et les inégalités sociodémographiques
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Auteur / Autrice : Marie Poiseuil
Direction : Gaëlle CoureauBrice Amadeo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique Option Epidémiologie
Date : Soutenance le 24/03/2022
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Bordeaux population Health
Jury : Président / Présidente : Simone Mathoulin-Pelissier
Examinateurs / Examinatrices : Gaëlle Coureau, Brice Amadeo, Simone Mathoulin-Pelissier, Cyrille Delpierre, Patrick Arveux, Grégoire Moutel, Catherine Sauvaget
Rapporteurs / Rapporteuses : Cyrille Delpierre, Patrick Arveux

Résumé

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Contexte : Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme dans le monde. En France, en 2020, près de 59 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués et plus de 12 000 décès ont été répertoriés. Malgré tout, la survie nette à 5 ans de ce cancer a été estimée à 88 % en 2018. Ce bon pronostic peut s’expliquer, entre autres, par des améliorations thérapeutiques mais également par l’existence du programme de dépistage organisé (DO). Aujourd’hui en France, deux types de dépistage du cancer du sein coexistent : le DO, proposant aux femmes de 50 à 74 ans, sans facteurs de risque du cancer du sein, de réaliser un examen mammographique tous les 2 ans ; et le dépistage individuel (DI), normalement réservé aux femmes ayant des facteurs de risque, permettant une surveillance mammographique plus rapprochée par le gynécologue. En 2019, le taux de participation au DO était de 48,9 %. Ce taux de participation reste faible comparé au taux préconisé au niveau européen, ce qui pourrait s’expliquer en partie par la présence concomitante des 2 dépistages dans le pays mais également par les inégalités sociales. De nombreux facteurs ont été identifiés comme associés à la non-participation au DO du cancer du sein (faible confiance accordée au DO due aux controverses, faible niveau d’éducation, faible revenu, etc…). Ainsi, il paraissait important d’apporter de nouveaux éléments afin d’améliorer la confiance dans le DO et de comprendre comment les femmes se comportent face aux différentes propositions de dépistages qu’elles reçoivent après 50 ans, afin d’améliorer la participation. L’objectif de cette thèse était d’étudier l’apport du DO en termes de survie des femmes après un cancer du sein en comparaison à celles qui réalisent un DI ou aucun dépistage, en prenant en compte le niveau de défavorisation, puis d’étudier le comportement des femmes de 56 ans et leurs raisons de non-participation au DO du cancer du sein. Méthodes : Pour répondre à cet objectif, nous avons dans un premier temps, utilisé différentes sources de données disponibles pour des femmes de 50-74 ans ayant eu un cancer du sein, dans 4 départements français, entre 2009 et 2015 : les registres de cancers, les structures de gestion des DO et le Système National des Données de Santé. Un algorithme a été créé dans le but d’identifier, parmi les femmes qui ne participaient pas au DO, lesquelles avaient bénéficié d’une surveillance avant leur diagnostic du cancer. Nous avons ensuite estimé la survie nette et l’excès de mortalité selon les dépistages, en tenant compte des inégalités sociales, selon des méthodes de modélisation récentes. Dans un second temps, nous avons identifié, à partir d’une enquête transversale, basée sur un autoquestionnaire chez des femmes de 56 ans dans 4 départements, l’expérience, les attitudes et les réticences des femmes face au DO du cancer du sein ainsi qu’aux autres dépistages de cancers. Résultats : Nous avons observé un gain de survie significatif chez les femmes qui participaient au DO (96,8 %), avec une probabilité de survie élevée quel que soit le niveau de défavorisation, comparées à celles ayant bénéficié d’une surveillance (93,9 %) ou d’aucun dépistage (77,4 %). Pour les femmes surveillées ou non dépistées, la survie diminuait avec le niveau de défavorisation qui augmentait. Par ailleurs, les principaux freins à la participation au DO étaient : la réalisation d’un DI, la négligence, mais également le manque d’informations et de compréhension sur le DO du cancer du sein. Conclusion : Nos résultats apportent de nouveaux éléments pouvant contribuer à améliorer la participation au DO. Le bénéfice de ce dépistage en termes de survie après un cancer a été montré ainsi que son importance pour les populations les plus défavorisées. De plus, l’identification des freins à la participation permettront de mettre en place des approches d’information, d’invitation et d’accompagnement plus personnalisées.