Thèse soutenue

Exploration des mécanismes neuraux de la fatigue par induction passive

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Auteur / Autrice : Stefano Ioannucci
Direction : Alexandre Zénon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 14/03/2022
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Talence, Gironde ; 1993-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Neurosciences Cognitives et Intégratives d’Aquitaine (Bordeaux)
Jury : Président / Présidente : Joël David Swendsen
Examinateurs / Examinatrices : Alexandre Zénon, Joël David Swendsen, Giovanni de Marco, Sara C. Mednick, Bénédicte Poulin-Charronnat
Rapporteurs / Rapporteuses : Giovanni de Marco, Sara C. Mednick

Mots clés

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Résumé

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L’activité cognitive intense est aversive, nécessite un effort et, lorsqu'elle est prolongée, entraîne de la fatigue mentale. Cependant, l'origine de l'aspect aversif de la cognition et les mécanismes neuronaux qui conduisent à la fatigue restent encore des énigmes pour les neurosciences.L'objectif de cette thèse était de tester l'hypothèse selon laquelle la fatigue trouve son origine dans des altérations locales de l'activité neuronale causées par un recrutement prolongé des réseaux cérébraux. De plus, ce travail a cherché à répondre à une prédiction spécifique dérivée de la vision fonctionnelle de la fatigue mentale : les assemblées neuronales qui sont engagées dans une activité,même passive, sont vouées à saturer et à atteindre le point de défaillance.En s'inspirant de lignes de recherche convergentes mais distinctes, une nouvelle approche expérimentale a été conçue afin de tester notre hypothèse tout en contrôlant autant que possible les facteurs de confusion qui sont omniprésents dans la littérature existante, comme les différences de motivation, le niveau de compétence dans la tâche et l'ennui. À travers plusieurs expériences, des déficits de performance comportementale spécifiques ont été induits chez les participants, ce qu i nous a permis de confirmer et de caractériser l'effet supposé de la fatigue passive. En effet, dans la première expérience, nous avons dévoilé une interaction surprenante entre le degré d'altération de la performance spécifique induite par une stimulation prolongée et l'excitation causée par la charge cognitive inter sensorielle. De plus, nous avons constaté que l'habituation sensorielle n'était pas impliquée dans le processus décrit, car l'analyse des données électrophysiologiques des participants s'est avérée infructueuse. Nous avons ensuite reproduit les résultats sur la diminution de la performance dans deux études successives, en introduisant des manipulations psychophysiologiques supplémentaires afin de fournir des preuves comportementales indirectes de sa localisation dans le cortex visuel. De plus, plusieurs indicateurs de l'effort et de l'excitation, tels que les questionnaires et la taille de la pupille, étaient liés aux changements comportementaux que nous avons observés.Dans la dernière expérience, nous avons confirmé une fois de plus la diminution spécifique de la performance causée par la saturation, attestant de sa robustesse. De plus, nous avons utilisé des techniques de neuro-imagerie pour montrer une perturbation de l'activité cérébrale des participants parallèle à la détérioration comportementale, apportant ainsi la preuve d'une fatigue neuronale par induction passive.