L'assistance à la création d'un acte juridique

Assistance in the creation of a legal act

• Auteur / Autrice : Clint Bouland
• Direction : Jean-Marie Plazy
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Droit privé et sciences criminelles
• Date : Soutenance le 18/02/2022
• Etablissement(s) : Bordeaux
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de droit (Talence, Gironde ; 1991-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Recherche en droit des affaires et du patrimoine (Pessac, Gironde)
• Jury : Président / Présidente : Francine Macorig-Venier
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marie Plazy, Francine Macorig-Venier, Gilles Raoul-Cormeil, Dominique Fenouillet, Guillaume Drouot, Anne Caron-Déglise
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Gilles Raoul-Cormeil, Dominique Fenouillet

Mots clés

Mots clés contrôlés

Expression de la volonté (droit)

Parties (droit)

Actes juridiques

Mots clés libres

Assistance

Protection

Contrat

Acte juridique

Pouvoir juridique

Assistance

Protection

Contract

Legal act

Legal power

Résumé

Même à s’en tenir au seul discours juridique, le terme d’assistance, considéré dans son acception active et supposant dès lors une action positive de l’assistant, s’avère éminemment polysémique et peut renvoyer à des situations très diverses. Pourtant, spécifiquement fournie lors de la création d’un acte juridique, l’assistance se pare d’un véritable sens technique, supposant dès lors une certaine unité notionnelle, une cohérence et une logique des mécanismes juridiques à l’oeuvre. C’est à l’étude de cette acception particulière de l’assistance que la présente thèse se consacre.L’assistance se justifie par l’existence préalable d’un besoin de protection du sujet assisté, correspondant au risque que sa volonté, créatrice de l’acte envisagé, ne s’avère contraire à ses intérêts ou à ceux qu’il est lui-même en charge d’exprimer. Ce besoin reste toutefois relatif : apte à comprendre le sens et la portée de ses actions, le sujet assisté n’a besoin que d’être contrôlé et conseillé.Dès lors, matérialisée par l’intervention d’un protecteur aux côtés du sujet assisté, la technique de l’assistance opère un empiètement dans la sphère juridique de ce dernier et institue une véritable hétéronomie dans la création de l’acte projeté, caractéristique de l’exercice, par l’assistant, d’un pouvoir juridique. À l’instar du besoin qui le justifie, le pouvoir juridique d’assistance exercé n’est que relatif : l’assistant n’a vocation qu’à contrôler et conseiller le sujet assisté, sans toutefois pouvoir lui imposer sa propre décision. Le pouvoir d’assistance n’est alors qu’un pouvoir intellectuel, et non décisionnel, ce qui le distingue fondamentalement de la technique de la représentation, mais également de l’autorisation, avec laquelle il est pourtant régulièrement confondu.Si ces éléments caractéristiques communs sont constitutifs de l’unité notionnelle de l’assistance à la création d’un acte juridique, les manifestations de cette dernière n’en restent pas moins plurielles. Impérative à la création de l’acte envisagé, et par conséquent imposée au sujet dans le besoin, l’assistance traduit alors l’existence d’une inaptitude juridique partielle de ce dernier. Le recours à l’assistance d’un protecteur apparaît dès lors comme l’élément conditionnant l’habilitation du sujet protégé à conclure l’acte projeté. Facultative à la création de l’acte envisagé, et par conséquent laissée à l’entière maitrise du sujet dans le besoin, l’assistance apparaît comme un droit subjectif pour ce dernier, qu’il peut librement décider d’exercer ou non.Si l’unité notionnelle de l’assistance à la création d’un acte juridique suppose l’existence d’un régime général commun à toutes ses manifestations, celui-ci présente toutefois un certain nombre de variations nécessaires, qui seront fonctions de l’hypothèse particulière d’assistance envisagée et de sa force contraignante, impérative ou facultative. Un tel constat s’observera tout au long du déploiement de la protection, que l’on considère sa mise en place, tant de la technique de l’assistance elle-même que de la relation d’assistance liant le protecteur à son protégé ; ou bien encore sa mise en oeuvre, par son exécution puis sa réception.

Even from the sole perspective of legal discourse, the term “assistance” – considered in its active acceptation and therefore implying positive action on the part of the assistant – encompasses an outstanding number of meanings and a wide range of situations. Yet, when specifically provided in the process of creating a legal act, assistance takes on a truly technical one as it implies a certain unity of notions, consistency and logic to the legal mechanisms at play. The study of such specific acceptation of the term will be the focus of this thesis work.The provision of assistance is justified by the pre-existence of a need to protect the assisted subject up to the risk of their will – from which the envisioned act is derived – being possibly detrimental to their own interests or the interests they are in charge of voicing. This need, however, is relative in so far as the assisted subject, whenever they are able to understand the meaning and significance of their acts, will require no more than supervision and advice from the assistant.In this regard, the technique of assistance materialises in the form of a protector who intervenes by the assisted subject’s side, thereby infringing on the latter’s legal sphere and introducing into the creation of the contemplated act a true heteronomy that is inherent to the exertion of a legal power by the assistant. Much like the need that substantiates it, such legal power is relative, as the assistant is only meant to supervise and advise the assisted subject, without being able to impose their own decision on them. The power of assistance is thus a purely intellectual and non-decision-making one, which fundamentally distinguishes it from the technique of representation, as well as from the authorization, with which it is yet frequently confused.While these common features are an integral part of its unity of notions, assistance in the creation of a legal act nonetheless manifests itself in a number of ways. Whenever it is compulsory in order to create the envisioned act, and thus imposed on the subject in need, such assistance reflects the existence of a partial lack of legal skills from the subject’s point of view. Resorting to the assistance of a protector then appears as the conditioning factor that will empower the protected subject to execute the contemplated act. Whenever it is optional, and therefore remains in full control of the subject in need, assistance appears as a subjective right, which they can freely decide to exercise or not.Although this unity of notions inherent to the assistance in creating a legal act implies the existence of a common framework covering every possible manifestation, such framework shows a number of necessary variations, depending on the specific assistance plan under consideration and its binding power, i.e. compulsory or optional. This observation can be made at every step in the deployment of the protection measure, as much through setting up the technique of assistance itself and the assistance relationship between the protector and the protected, as through the implementation phase via its execution and reception.