Thèse soutenue

Du design d'interaction humain-algorithme : une perspective d'ajustement : le cas d'un dispositif d'optimisation énergétique des bâtiments

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Auteur / Autrice : Florian Harmand
Direction : Anne Beyaert-GeslinStéphanie Cardoso
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'Information et de la Communication
Date : Soutenance le 16/12/2022
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Médiation, Information, Communication, Art (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Annie Gentès
Examinateurs / Examinatrices : Anne Beyaert-Geslin, Stéphanie Cardoso, Manuel Zacklad, David Pucheu, Nolwenn Maudet
Rapporteurs / Rapporteuses : Annie Gentès, Manuel Zacklad

Résumé

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L’opulence des données numériques et la puissance de calcul disponible pour les traiter permettent aujourd’hui de développer des dispositifs capables d’analyser et d’agir sur des situations auparavant difficiles à appréhender. Mais quand bien même ces dispositifs offrent un riche potentiel fonctionnel, un travail d’ajustement est nécessaire pour coupler les prouesses calculatoires de ces algorithmes avec les pratiques et référentiels des utilisateurs.Tel est l’enjeu de cette recherche-projet à l’intersection du design, des interactions humain-machine (IHM) et des sciences de l’information et de la communication (SIC). Cette thèse CIFRE, initiée avec l’entreprise iQspot, raisonne depuis le design du dispositif éponyme qui agrège les données énergétiques de centaines de bâtiments pour modéliser leurs comportements et détecter en temps-réel leurs surconsommations, l’objectif étant de rendre ce système complexe intelligible et utilisable par les professionnels de la gestion énergétique.Cependant les limites humaines dans le champ du calcul et l’hermétisme au sens de l’algorithme engendrent une asymétrie (Suchman, 1987) dans leurs interactions. En réponse à cette situation problématique, cet exercice de design tend vers l’ajustement des interactions entre humains et non-humains, en l’occurrence entre des utilisateurs et des algorithmes complexes, statistiques, voire d’apprentissage machine. Dans sa dimension réflexive (Schön, 1983), cette recherche réinvestit le concept d’ajustement – emprunté à la sémiotique (Landowski, 2005) – dans le design d’interaction humain-machine.Pour s’extraire des réflexes du design thinking, la méthodologie de cette recherche-projet renoue avec l’ethnographie et l’ethnométhodologie tout en mobilisant le paradigme numérique : données enregistrées, métriques et statistiques. L’enquête se construit autour d’une veille sur les algorithmes, entre l’échelle industrielle des firmes numériques et l’artisanat d’une équipe de R&D, puis d’une triangulation (données « méta », quantitatives et qualitatives) des utilisateurs et de leurs usages. Circonscrire les deux interactants et comprendre leur asymétrie permet ensuite le prototypage d’une fonctionnalité sous différents modes – chacun répondant à des situations d’interaction spécifiques.Finalement, cette thèse formalise des fonctions de traduction humain-machine, propose un design de modes d’interaction humain-algorithme, et explore différents régimes d’interaction. À l’intersection de ces concepts se définit l’ajustement en design.