Thèse soutenue

Histoire de l’Empire après la mort de Marc Aurèle : préparation d’une édition critique des livres I et II d’Hérodien, avec traduction commentée et notice introductive

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Auteur / Autrice : Julian De Rivas
Direction : Valérie Fromentin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, langue et littérature anciennes
Date : Soutenance le 04/02/2022
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Ausonius-Institut de recherche sur l'Antiquité et le Moyen âge (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Guillaume Flamerie de Lachapelle
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Fromentin, Michel Molin, Agnès Molinier-Arbo, Sophie Gotteland, Patrice Faure
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Molin, Agnès Molinier-Arbo

Résumé

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Ce mémoire de thèse est un travail préparatoire à une édition critique, avec apparat, des deux premiers livres de l’Histoire de l’Empire après la mort de Marc Aurèle de l’historien grec Hérodien. Nous nous sommes proposé d’étudier les principaux manuscrits à nouveaux frais et de préparer une nouvelle traduction, avec le texte grec en regard. L’introduction générale se présente sous la forme d’un commentaire littéraire qui reprend, notamment en s’appuyant sur une analyse approfondie du prologue, les principales questions sur l’identité d’Hérodien, sa conception de l’histoire, sa méthode de composition et les destinataires de son œuvre. Le livre I se concentre sur le règne de l’empereur Commode, et plus particulièrement sur la lente dérive tyrannique du jeune empereur et les nombreuses conspirations dont il a été la cible, la dernière ayant mené à son assassinat le 31 décembre 192. Le livre II est consacré à l’année 193 ap. J.-C. et pose de manière aiguë la question de la succession impériale, à travers le récit du règne de Pertinax et de l’usurpateur Didius Julianus, ainsi que des guerres civiles déclenchées par les prétendants Septime Sévère et Pescennius Niger pour le renverser. Le récit de l’auteur insiste sur des épisodes de violence ou de corruption sans précédent : ces crises, dues au poids politique grandissant de l'armée romaine, interrogent le système mis en place par les Antonins et, plus largement, le régime fondé par Auguste plus de deux siècles auparavant, le Principat. Les portraits des différents protagonistes font l'objet de commentaires et d'analyses, et notre travail tend à démontrer qu’Hérodien est également l’auteur d’une véritable réflexion philosophico-politique. En choisissant d'écrire l'histoire de son temps, notre homme s'inscrit délibérément dans une tradition historiographique inaugurée par Thucydide et théorisée, pour l'histoire romaine, par Polybe, tous deux se concentrant, comme lui, sur une période « courte » et considérée par eux comme « critique ». Mais il s’agit aussi d’une historiographie tout à fait romaine, notamment dans son raffinement, mais également d’un intérêt culturel pour tous les habitants de l’Empire. À cela s’ajoute une forte dimension rhétorique que nous avons voulu réhabiliter, car Hérodien a longtemps souffert, au prisme de l’érudition moderne, d’une réputation de raconteur d’histoire. La composition littéraire de l’œuvre en fait, au contraire, un objet unique et justifie non seulement sa conservation intégrale, mais également son importance dans le champ de l’historiographie grecque impériale.