Thèse soutenue

L’individuation du portrait dans l’Orient romain (Ier - IVe siècle apr. J.-C.) : aspects artistiques et sociologiques

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Auteur / Autrice : Sarah Kourdi
Direction : Jacques Des Courtils
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts (Histoire, Théorie, Pratique)
Date : Soutenance le 16/03/2022
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Ausonius-Institut de recherche sur l'Antiquité et le Moyen âge (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Renaud Robert
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Des Courtils, François Queyrel, Anne-Marie Guimier-Sorbets, Fabienne Burkhalter, Laurence Cavalier
Rapporteurs / Rapporteuses : François Queyrel, Anne-Marie Guimier-Sorbets

Résumé

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Le sujet traite de l’individuation du portrait dans l’Orient romain durant les quatre premiers siècles de notre ère. Cette étude concerne les portraits dits « du Fayoum » qui constituent à ce jour un corpus de peintures antiques des plus précieux : témoignage rare de la peinture, ces portraits sont dans un état de conservation remarquable en raison du contexte funéraire dans lequel ils ont été découverts. De plus, ces portraits reflètent également les changements artistiques et sociétaux qui s’opèrent en Egypte durant la domination romaine. Le sujet, grâce à l’élaboration d’un corpus représentatif, a pour but de caractériser les principales formes du portrait et notamment les causes de son individuation. L’évolution du portrait est caractérisée principalement par une individualisation progressive et relativement constante du portrait entre le Ier et le IVe siècle de notre ère. Tout d’abord, une étude du portrait est proposée afin de pouvoir replacer les effigies romano-égyptiennes dans le contexte de leur production : il existe en réalité plusieurs types de portraits, dont la typologie et la forme dépendent de la finalité du portrait mais aussi du contexte de sa réalisation, tout comme les raisons qui ont engendré son exécution. La question du portrait peint s’avère intéressante lorsqu’elle est couplée aux connaissances sur la peinture antique : en effet, les aspects artistiques permettent de comprendre à la fois l’évolution de la production de portraits en Egypte durant l’époque romaine, qui s’oppose radicalement aux conventions de l’ère pharaonique. La prise en compte des aspects artistiques, notamment des techniques picturales et de leur mise en œuvre, permet une compréhension des critères de ressemblance et de vraisemblance d’un portrait durant l’Antiquité tardive. Enfin, l’étude détaillée des attributs et des critères d’individualisation des portraits aboutit, grâce à la prise en compte du contexte socio-culturel et religieux de l’Egypte ancienne, à une véritable individuation des portraits du Fayoum. Nous tenterons de mettre en exergue la visée sociale du portrait comme reflet de l’individu et de son statut, sa signification propre mais aussi sa très forte symbolique religieuse et spirituelle, dans le but de souligner les facteurs ayant favorisé une telle évolution. Certes, les portraits du Fayoum sont issus d’un syncrétisme unique en Egypte romaine, à la croisée entre traditions pharaoniques, coutumes grecques et influences romaines, cependant notre étude tend à comprendre les causes d’une telle émergence du portrait individué dans cette partie du monde méditerranéen.