De l'héritage épistémologique de Paul Otlet à une théorie relationnelle de l'organisation des connaissances.
Auteur / Autrice : | Arthur Perret |
Direction : | Olivier Le Deuff, Bertrand Müller |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'Information et de la Communication |
Date : | Soutenance le 02/12/2022 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Médiation, Information, Communication, Art (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Fidelia Ibekwe-Sanjuan |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Le Deuff, Bertrand Müller, Stéphane Chaudiron, Anne Lehmans, Franck Cormerais | |
Rapporteur / Rapporteuse : Stéphane Chaudiron, Anne Lehmans |
Mots clés
Résumé
Cette thèse porte sur la relation entre le travail intellectuel et son outillage, à travers une étude de l’héritage épistémologique de Paul Otlet (1868-1944), le premier théoricien de la documentation. Elle traite du problème de l’organisation et de la gestion des connaissances savantes sous l’angle de la documentation personnelle. Il s’agit à la fois d’un travail théorique en documentologie et en organisation des connaissances, et d’un travail réflexif basé sur la conception et l’utilisation d’un outil de visualisation de graphe documentaire nommé Cosma. À travers l’analyse des écrits, schémas et réalisations documentaires d’Otlet, nous établissons que la logique de réseau qu’il propose n’est pas seulement de nature institutionnelle mais qu’elle s’applique également aux documents eux-mêmes. Nous reprenons une hypothèse émise par W. Boyd Rayward, jamais réellement éprouvée, qui consiste à établir un parallèle entre les composants fondamentaux du travail d’Otlet (principe monographique, classification décimale universelle) et ceux des systèmes hypertextuels (nœuds, liens). Nous vérifions empiriquement ce parallèle en nous appuyant sur les réalisations du programme ANR HyperOtlet, et nous le généralisons à la notion de graphe pour proposer les éléments d’une théorie relationnelle de l’organisation des connaissances. Nous caractérisons l’épistémologie de la documentation personnelle hypertextuelle comme réflexive et heuristique : la représentation du graphe met en évidence la nature réticulaire de certains processus d’écriture et, par-là, de pensée ; elle sert d’aide-mémoire, avec une logique d’émergence informationnelle. À partir de ce travail, nous proposons la notion de cosmographie comme mise en ordre d’un univers intellectuel par l’écriture, entre idiotexte (écriture comme mémoire prothétique singulière), hypertexte (écriture réticulaire) et architexte (écriture de l’écriture).