Paroisses, pèlerinages et superstitions en Aquitaine du XVIè-XIXèmes siècle
Auteur / Autrice : | Jeremy Balan |
Direction : | Éric Suire |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 07/12/2022 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études des mondes moderne et contemporain (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Pierre Moisset |
Examinateurs / Examinatrices : Éric Suire, Serge Brunet | |
Rapporteur / Rapporteuse : Florence Buttay, Philippe Martin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Qu’est-ce que la superstition ? Pour le protestant le catholique est superstitieux, pour le voltairien la religion est superstition, pour le clergé catholique c’est chez les fidèles que se cache la superstition. Cette « superstition », c’est-à-dire un ensemble de rites, rituels, pratiques, dévotions et croyances hétérodoxes, fut une épine pour une Église qui était critiquée de toute part, et cela avant et pendant la Réforme. En effet, l’immanence du sacré propre au culte des saints et des reliques, cette anthropomorphisation toujours plus importante qui s’était développée peu à peu au fil des siècles fut, au moment de la Réforme, attaquée tant de la part des réformés, que d’une partie de l’épiscopat catholique. Si certains décrets du Concile de Trente furent une réponse à ces critiques, leur mise en place ne se fit pas sans difficulté. L’Aquitaine est une région qui possédait une géographie religieuse complexe. Depuis le XVIe siècle, certains territoires furent des foyers de la Réforme. Cette division religieuse fut particulièrement importante dans le comportement de l’épiscopat et son clergé vis-à-vis de ses fidèles. Face aux protestantismes, puis face aux révolutionnaires, aux esprits éclairés, aux républicains, les prélats aquitains durent osciller entre un développement de l’« extra-ordinaire », à travers les pèlerinages, l’organisation de grandes processions, tout en mettant en place, progressivement, l’élimination d’une culture religieuse considérée comme « superstitieuses ». En réponse, l’Église dut d’abord réformer son clergé, à commencer par les évêques, afin de diffuser un catholicisme clérical, épuré, voire « standardisé », et cela dans chaque diocèse, dans chaque paroisse de l’Aquitaine. Mais qu’en fut-il de la réaction des premiers concernés : les laïcs ? Pour transformer les mœurs religieuses, l’Église ne pouvait se contenter d’une simple explication, elle dut traquer tous les signes qui favorisaient ces « superstitions », il lui fallut faire preuve d’un véritable « iconoclasme ». Pourtant, à la veille de la Révolution, la « superstition » était encore présente. Si le christianisme retrouva au XIXe siècle sa place au cœur de la société, son rôle, son omniprésence ne furent plus jamais les mêmes. Dans cette situation de sécularisation, de laïcisation de l’État, voire de « déchristianisation », fallait-il encore faire preuve de la même rigueur contre la « superstition » ?