Thèse soutenue

Les interprètes et les intermédiaires culturels européens auprès de la Porte ottomane : médiation linguistique et action diplomatique en Méditerranée à l'époque moderne (XVIIe-XVIIIe siècles)

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Auteur / Autrice : Angela De Maria
Direction : Géraud PoumarèdeMaurice Aymard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 25/10/2022
Etablissement(s) : Bordeaux 3 en cotutelle avec Università degli studi (Saint-Marin)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études des mondes moderne et contemporain (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Laura Barletta
Examinateurs / Examinatrices : Géraud Poumarède, Maurice Aymard, Luca Lo Basso, Renzo Sabbatini, Marie-Carmen Smyrnelis
Rapporteurs / Rapporteuses : Luca Lo Basso, Renzo Sabbatini

Résumé

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Le principal objet d’étude de cette thèse sont les drogmans qui servaient en qualité d’interprètes les ambassadeurs étrangers à la Porte ottomane. Ils traitaient les affaires diplomatiques auprès du Divan. L’activité de drogman comportait multiples fonctions si chargées de responsabilités politiques et diplomatiques qu'elle pouvait être confondue, assimilée ou même superposée au rôle des représentants européens.La maîtrise des langues était le principal moyen par lequel ces interprètes accédaient directement, sans aucune intermédiation, au monde ottoman, à ses plus hauts lieux de représentation et à ses nombreux ministres périphériques, mais aussi aux nombreuses communautés de l'Empire.La capacité quasi exclusive à parler et à comprendre les langues de l'Empire leur permettait de faire partie des réseaux "confidentiels" privilégiés, dans lesquels ils représentaient une sorte de carrefour entre les principales lignes d'information.Leur connaissance des langues orientales n'était pas un élément occasionnel, mais un aspect fondamental de leur profil personnel, professionnel et social. En conséquence, le drogman était l'intermédiaire par excellence, car il ne s'agissait pas seulement de rendre possible le dialogue entre des interlocuteurs de langues différentes. Pour interagir avec les Ottomans et coexister au quotidien avec eux, il fallait non seulement briser les barrières linguistiques, mais surtout franchir et harmoniser les différences culturelles, politiques et religieuses.En définitive, l'affiliation politique et l'appartenance à différents pays européens contribuèrent à accroître l'influence de chaque drogman (soit ottoman, soit européen, soit sujet de l’Empire, soit étranger) sur les ministres du sultan, sans pour autant empêcher leur attachement à un sentiment communautaire supérieur, fondé sur la reconnaissance et le partage d'une racine latine commune et d'une même foi, ainsi que sur la transmission d'un savoir-faire exclusif, élément fondateur de l’identité de drogmans en tant que membres, avant tout, d'une seule et unique «structure» de spécialistes du métier.