Usages et représentations de l'espace urbain médiéval : Approche interdisciplinaire et exploration de données géo-historiques d’Avignon à la fin du Moyen Âge
Auteur / Autrice : | Margot Ferrand |
Direction : | Guido Castelnuovo, Didier Josselin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et géomatique |
Date : | Soutenance le 05/12/2022 |
Etablissement(s) : | Avignon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Culture et patrimoine (Avignon) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (Lyon ; 1977-....) |
Fédération de recherche : Agorantic | |
Jury : | Président / Présidente : Ilaria Taddei |
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Noizet, Mauro Gaio, Simone Balossino | |
Rapporteur / Rapporteuse : Philippe Bernardi, Xavier Rodier |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Avignon et papauté sont souvent perçus comme deux entités indissociables. Le séjour des papes dans la cité est, en effet, encore aujourd’hui inscrit au cœur des représentations de la ville. L’omniprésence de la papauté dans l’imaginaire collectif de la cité cache une réalité bien plus complexe et tend à amenuiser la place qu’occupent les différents pouvoirs locaux déjà présents dans Avignon à la fin du Moyen Âge. Une chronologie dépassant, en amont, les bornes de la période pontificale et une approche interdisciplinaire fondée sur l’étude d’un type particulier de source, ont ainsi été choisies pour interroger l’histoire des spatialités urbaines dans leurs usages et leurs représentations sous un nouvel angle. Les pouvoirs locaux ont été producteurs de multiples sources qui nous permettent d’étudier les évolutions des pratiques scripturales, des représentations sociales de la ville ou encore de la morphologie urbaine. Inventaire des biens de la commune, enquêtes administratives, terriers, livres de reconnaissances constituent le noyau de notre corpus. Cette production documentaire des seigneurs politiques – podestats, comtes, roi – et des seigneurs fonciers – notamment les institutions ecclésiastiques – autorise une étude pluriscalaire : propriété éminente du sol, propriété utile, référents spatiaux. Ces sources sont intégrées dans un corpus plus large, hétérogène : documents comptables, planimétriques ou encore iconographiques. Leur traitement croisé est rendu possible par la construction d’un système d’information ad hoc permettant de passer de l’extraction de l’information à son analyse. Constituée d’un programme de détection semi-automatique d’entités nommées, d’une base de données spatiale et d’un Système d’Information Géographique, cette méthode soulève de nouvelles questions quant aux traitements des données géo-historiques. Nous interrogeons, par exemple, la possibilité de maîtriser l’incomplétude des données inhérentes aux sources anciennes ou encore l’incertitude de la localisation des objets étudiés à partir de l’adaptation des méthodes issues de la théorie des graphes. La construction de ces outils et la méthode interdisciplinaire s’inscrivent au centre de notre recherche. Elles permettent d’étudier d’une part les rapports entre pouvoirs et spatialités ; d’autre part les représentations urbaines, entre évolutions et permanence, de la ville d’Avignon à la fin du Moyen Âge.