Les valeurs stratégiques de la vengeance : le cas de la propagande terroriste djihadiste (Al Qaïda, État islamique, Boko Haram) 2001-2020

The strategic values of revenge : the case of Jihadist terrorist propaganda (Al Qaeda, Islamic State, Boko Haram) 2001-2020

• Auteur / Autrice : Marie Robin
• Direction : Jean-Vincent Holeindre, Vincent Keating
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Science politique
• Date : Soutenance le 04/11/2022
• Etablissement(s) : Université Paris-Panthéon-Assas en cotutelle avec Syddansk Universitet (Danemark)
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de droit international, droit européen, relations internationales et droit comparé (Paris ; 1992-....)
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Thierry Balzacq, Thomas Hegghammer, Kira Vrist Rønn

Mots clés

Mots clés contrôlés

Boko Haram

Al-Qaida

État islamique

Propagande islamiste

Vengeance

Djihadistes

Mots clés libres

Vengeance

Djihadisme

Propagande

Al Qaïda

État islamique

Boko Haram

Récit

Sécuritisation

Sécurité ontologique

Revenge

Jihadism

Propaganda

Al Qaeda

Islamic State

Boko Haram

Narratives

Securitization

Ontological Security

Résumé

Cette thèse étudie les gains stratégiques que les récits de vengeance apportent aux groupes terroristes djihadistes. Elle analyse les stratégies narratives de vengeance développées en anglais, français et arabe, par trois groupes terroristes djihadistes dans leur propagande : Al Qaïda, l’État islamique et Boko Haram, entre 2001 et 2020. L’argument central de cette thèse est que les récits de vengeance peuvent être analysés comme une '' ressource narrative '' qui peut être exploitée par des « vengeance advocates » pour renforcer et/ou affaiblir une cause. Après avoir fourni une enquête approfondie sur les types de récits de vengeance développés par les trois groupes (venger quoi, qui, quand, où) et identifié huit histoires de vengeance - la vengeance légitimise, mobilise, intimide, est une vertu, un vice, est entreprise contre le groupe, est une boussole de politique étrangère, et élève le moral - dans leur propagande, deux gains sont identifiés : 1) Les récits de vengeance contribuent à sécuritiser l’islam ordinaire en un problème de sécurité nécessitant un ensemble de mesures exceptionnelles telles que le djihad, la hijrah et les attaques dans le pays d’origine ; 2) Les récits de vengeance renforcent la sécurité ontologique des membres des groupes et du groupe lui-même. La vengeance, en définitive, a le potentiel de donner de l'ordre, de la stabilité et du sens à une violence exceptionnelle, apparemment perturbatrice. Les récits de vengeance, en d'autres termes, ont le potentiel de stabiliser le chaos.

This dissertation investigates the strategic gains that vengeance narratives bring to jihadist terrorist groups. It analyzes the narrative strategies of revenge developed, in English, French and Arabic, by three jihadist terrorist groups in their propaganda: Al Qaeda, the Islamic State, and Boko Haram, between 2001 and 2020. The core argument of this dissertation is that vengeance narratives can be analyzed as a “narrative resource” which can be exploited by “vengeance advocates” to strengthen and/or weaken a cause. After providing an in-depth investigation of the vengeance narratives developed by the three groups (avenging what, whom, when, where) and identifying eight revenge stories – vengeance legitimizes, mobilizes, intimidates, is a virtue, a vice, is undertaken against the group, is a foreign policy compass, and raises morale – in their propaganda, two gains are identified: 1) Vengeance narratives contribute to securitizing ordinary Islam into a security issue requiring a set of exceptional measures such as jihad, hijrah, and attacks at home. 2) Vengeance narratives reinforce the ontological security of the members of the groups and of the group itself. Revenge, ultimately, has the potential to give order, stability and meaning to exceptional, seemingly disruptive, violence. Vengeance stories, in other words, have the potential to stabilize chaos.