Mobiliser au sein des Nations Unies : le cas de l’interdiction des armes nucléaires
Auteur / Autrice : | Tiphaine de Champchesnel |
Direction : | Jean-Vincent Holeindre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 01/07/2022 |
Etablissement(s) : | Université Paris-Panthéon-Assas |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de droit international, droit européen, relations internationales et droit comparé (Paris ; 1992-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Delphine Placidi, Serge Sur |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Ollitrault, Frédéric Ramel |
Résumé
L’ouverture de la négociation pour un traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) en 2017 fait suite à une initiative sur les « conséquences humanitaires de l’arme nucléaire » (CHAN) qui s’est développée dans les enceintes onusiennes mais également à travers des conférences internationales ad hoc. Revendiquant une filiation avec les processus dits d’Ottawa sur les mines antipersonnel et d’Oslo sur les armes à sous-munitions, cette initiative CHAN en a repris des éléments de stratégie, notamment le (re)cadrage dit « humanitaire » des armes nucléaires. Cette thèse analyse en termes de mobilisation ce processus en grande partie diplomatique. Cela se justifie, d’une part, en raison du caractère essentiel de cette dynamique de mobilisation pour porter le sujet du TIAN à l’agenda formel de l’ONU et, d’autre part, compte tenu de l’implication, aux côtés des États, de plusieurs catégories d’acteurs non-étatiques. Le fait que cette initiative soit parvenue à un résultat concret constitue l’énigme de la genèse du TIAN et de cette thèse (variable dépendante). Considérant l’apport du tournant cognitif pour la sociologie des mouvements sociaux, nous avons utilisé le cadrage « humanitaire » en tant que variable indépendante. Nous n’avons pas ignoré la mobilisation des ressources ni la théorie des opportunités politiques. À cet égard, d’autres éléments de la stratégie des prohibitionnistes ont été décisifs, notamment le travail diplomatique consistant à poser les jalons institutionnels de la mise à l’agenda. Quant au cadrage, son rôle a été majeur pour aplanir les différences, faire apparaître une unité, susciter des émotions et faire qu’agir devienne impératif.