La fantasy en France : de l'importation à l'appropriation
Auteur / Autrice : | Marie-Lucie Bougon |
Direction : | Anne Besson |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance le 05/12/2022 |
Etablissement(s) : | Artois |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale en Sciences humaines et sociales (Amiens) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Textes & cultures (Arras ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Marc Rolland |
Examinateurs / Examinatrices : Anne Besson, Marc Rolland, Dominique Kunz Westerhoff, Matthieu Letourneux, Anne-Isabelle François | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Kunz Westerhoff, Matthieu Letourneux |
Mots clés
Résumé
Cette thèse observe l’histoire et la réception de la fantasy en France en croisant une exploration des formes d’une éventuelle proto-fantasy d’expression française à une analyse chronologique, puis plus contemporaine, des discours critiques formulés par les différents publics de ce « mauvais genre ». Perçue comme une littérature allogène au moment de son importation depuis le monde anglophone, la fantasy arrive en France de manière éparpillée, dispersée entre les collections généralistes et celles de science-fiction, trouvant difficilement sa place entre une histoire éditoriale complexe et des traductions qui peinent à restituer au corpus une cohérence qu’il n’a pas encore tout à fait acquise dans son aire d’origine. La fantasy est reçue comme une altérité forte par une culture française qui se réclame plus volontiers du rationalisme – alors même qu’une littérature merveilleuse comparable existe dans l’espace français, mais sans avoir envisagé sa propre généricité. Elle est pourtant un exemple représentatif de production culturelle considérée comme populaire qui se fraye actuellement un chemin vers une meilleure reconnaissance, grâce aux multiples initiatives du milieu éditorial, de la recherche universitaire et des cercles faniques. Les publics contemporains se caractérisent par un rapport ambigu avec les trajectoires de légitimation entreprises par le genre, tandis que les auteurs et autrices élaborent une fantasy d’expression française tendue entre le souhait de subvertir les codes du corpus anglophone et la nécessité de s’inscrire dans un genre aux tropes identifiables. Cette thèse s’appuie notamment sur les données recueillies dans le cadre du MOOC fantasy de l’université d’Artois (2015-2017) pour étudier ces relations complexes entre fantasy anglophone et francophone, désir de légitimation et plaisir de partager une « contre-culture » commune.