Thèse soutenue

Dans le laboratoire fictionnel du politique : normes des corps, normes sociales

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Auteur / Autrice : Manon Grand
Direction : Anne-Rachel HermetetIsabelle Trivisani-MoreauSophie Soccard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures comparées
Date : Soutenance le 30/09/2022
Etablissement(s) : Angers
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Langues, Littératures, Linguistique des universités d'Angers et du Mans
Jury : Président / Présidente : Guy Ducrey
Examinateurs / Examinatrices : Karl Zieger
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Louis Haquette, Zoé Schweitzer

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse propose d’explorer deux créatures mixtes dotées d’une dualité interne de type organique : les hermaphrodites et les humain-animaux – ce dans des ouvrages francophones et anglophones du XVIIe siècle à nos jours présentant des peuples hors-normes. Ce afin d’évaluer si et comment l’apparence hors-normes pouvait avoir une conséquence, à la fois générique et politique, sur la contrée rencontrée. Nous étudierons d’abord toutes les caractéristiques physiologiques de ces récits aux corps qui défient les normes. Ces mondes hybrides semblent présenter une hybridité générique : celle-ci fera l’objet de l’étude dans la deuxième partie de la thèse. Les corps mixtes, les corps hors-norme du corpus s’étudieront enfin comme des corps-voiles ou des corps-signes : le lien entre corps et fait politique y semble parfois évident, ou au contraire plus secret ou plus faible. Ces corps qui expliquent ou au contraire passent sous silence la corrélation entre physiologie extraordinaire et fait politico-social nouveau s’assimilent également aux espaces géographiques qui les contiennent. De fait, les corps hors-norme se montreront tantôt capables d’ouverture, leurs frontières physiologique et géographiques s’effaçant pour laisser place à l’altérité, et tantôt étanches, les zones d’ouverture entre extérieur et intérieur du corps, comme les zones d’ouverture dans les frontières géographiques séparant un pays d’un autre, devenant des lieux dangereux, laissant la voie ouverte à l’envahissement ou à la déperdition d’énergie, et donc étroitement surveillés, dans un but souvent affiché de rejet de l’altérité destiné à raffermir l’identité commune d’une même nation et d’un même peuple.