Fragilité osseuse après transplantation rénale : effets des toxines urémiques et des médicaments
Auteur / Autrice : | Benjamin Batteux |
Direction : | Sophie Liabeuf, Valérie Gras-Champel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie-Santé. Physiopathologie Humaine - Approches pharmacologiques des cancers |
Date : | Soutenance le 14/11/2022 |
Etablissement(s) : | Amiens |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences, technologie et santé (Amiens) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Mécanismes physiopathologiques et conséquences des calcifications cardiovasculaires (Amiens ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Gabriel Choukroun |
Examinateurs / Examinatrices : Cédric Villain | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marie-Hélène Lafage-Proust, Martine Cohen-Solal |
Mots clés
Résumé
Les fractures par fragilité osseuse sont fréquentes après transplantation rénale et sont responsables d'une mortalité et d'une morbidité élevées. Elles sont en partie la conséquence de l'ostéodystrophie rénale préexistante à la transplantation dont certaines toxines urémiques (TU) liées aux protéines plasmatiques, difficilement épurées par dialyse, contribuent à sa physiopathologie. Par ailleurs, d'autres facteurs de risque de fracture après transplantation ont été identifiés, tels que l'âge, le sexe féminin, l'exposition aux corticoïdes ou encore une carence en vitamine D. L'identification de nouveaux facteurs de risque de fragilité osseuse est nécessaire à la prévention de ces fractures. Nous avons ainsi constitué une cohorte rétrospective de patients transplantés rénaux afin d'identifier des facteurs de risque de déminéralisation osseuse et/ou de fracture, à savoir les TU liées aux protéines plasmatiques et certains médicaments. Les concentrations en TU liées aux protéines plasmatiques au moment de la transplantation (reflétant leur accumulation en période de dialyse) n'étaient pas prédictives d'une baisse de densité minérale osseuse (DMO) et n'étaient pas associées aux fractures incidentes dans les 2 ans suivant la transplantation rénale. En ce qui concerne les médicaments, l'arrêt précoce de la corticothérapie après transplantation rénale, comparativement à la corticothérapie prolongée, était associé à une augmentation plus importante de la DMO au rachis lombaire (0,036 g/cm², p<0,001), correspondant à un gain de T-score de 0,299 (p<0,001) et au col fémoral (0,020 g/cm², p=0,035), correspondant à un gain de T-score de 0,121 (p=0,013). L'exposition aux diurétiques de l'anse (Hazard Ratio (HR) [intervalle de confiance à 95 %] : 2,11 [1,17-3,79]) et aux opioïdes (HR : 5,94 [2,14-16,52]) était associée aux fractures incidentes. L'exposition aux diurétiques de l'anse était associée à une diminution du T-score au rachis lombaire (p=0,022) et au poignet (p=0,028). Ce travail apporte une meilleure connaissance sur les facteurs de risque de fragilité osseuse après transplantation rénale, notamment en lien avec l'exposition médicamenteuse, et ouvre la voie à de futures recherches sur des cohortes plus importantes afin d'identifier d'autres facteurs de risque et des facteurs prédictifs de fracture