Utilisation des Big Data pour l'identification des effets indésirables médicamenteux et des maladies : exemple de l'insuffisance rénale aiguë
Auteur / Autrice : | Amayelle Rey |
Direction : | Sophie Liabeuf, Valérie Gras-Champel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie-Santé. Physiopathologie humaine, approches pharmacologiques des cancers |
Date : | Soutenance le 02/03/2022 |
Etablissement(s) : | Amiens |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences, technologie et santé (Amiens) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Mécanismes physiopathologiques et conséquences des calcifications cardiovasculaires (Amiens ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Gabriel Choukroun |
Examinateurs / Examinatrices : Julien Bezin | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Baptiste Beuscart, Marie-Laure Laroche |
Mots clés
Résumé
L'exploitation des Big data cliniques, en pleine croissance exponentielle, permet d'augmenter la puissance des études sur le risque iatrogène. Pour cela, deux types de bases complémentaires peuvent être utilisées : les bases médico-administratives et les bases de pharmacovigilance. Nous avons étudié l'insuffisance rénale aiguë (IRA) selon son lieu d'acquisition (communauté [IRA-AC] ou à l'hôpital [IRA-AH]), car cette pathologie est fréquente et la part iatrogène y est souvent importante. Nos premiers travaux se sont concentrés sur l'exploitation de Vigibase®, la base mondiale de pharmacovigilance et ont montré que l'IRA était notifiée respectivement 5.7 et 3.3 fois plus fréquemment avec le febuxostat et l'allopurinol qu'avec les autres médicaments. Par la suite, nous avons constitué une cohorte de 1557 patients hospitalisés ayant présenté un épisode d'IRA grâce aux dossiers médicaux électroniques et aux valeurs de créatininémie. Cette cohorte a permis d'évaluer la performance des codes CIM10 (classification internationale des maladies dans sa 10ème révision) utilisée pour coder les IRA par le programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI). L'utilisation à la fois de codes de ''manifestation de la maladie'' et de ''cause externe'' donnait une spécificité et une VPP très élevée (respectivement 94,8% et 94,9%) tandis que la VPN et la sensibilité étaient modérées (respectivement 56,7% et 57,4%). Une IRA sur trois avait une part médicamenteuse ce qui nous a permis dans des troisièmes travaux d'étudier les facteurs de risques de l'IRA médicamenteuse : le sexe féminin, l'insuffisance rénale chronique et les antécédents d'effets indésirables médicamenteux ; mais également leur pronostic et les classes de médicaments impliquées (différentes selon le lieu d'acquisition de l'IRA). Enfin, grâce à une méthodologie capture-recapture combinant la cohorte constituée et les données de la base nationale de pharmacovigilance, nous avons pu calculer la prévalence de l'IRA médicamenteuse, montrant ainsi son importance, notamment lorsqu'elle est acquise à l'hôpital, et le taux important de sous-notification des IRA-AH. Ce travail apporte une meilleure connaissance sur les IRA et, avec la validation du codage des IRA, ouvre la voie à de futures recherches sur cette pathologie en utilisant les données du PMSI ou du système national des données de santé