Thèse soutenue

La collégiale Saint-Omer de Lillers (Pas-de-Calais) : étude architecturale et archéologique

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Auteur / Autrice : Bruno Danel-Marcé
Direction : Arnaud Timbert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'Art. Art médiéval
Date : Soutenance le 16/12/2022
Etablissement(s) : Amiens
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale en Sciences humaines et sociales (Amiens)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Textes, représentations, archéologie, autorité et mémoire de l'Antiquité à la Renaissance (Amiens ; 2008-....)
Jury : Président / Présidente : Géraldine Mallet
Examinateurs / Examinatrices : Mathieu Piavaux
Rapporteur / Rapporteuse : Dominique Allios, Nicolas Reveyron

Résumé

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La découverte fortuite, sous les combles du bas-côté nord de la nef, d'un dépôt lapidaire de quelque trente-cinq pierres sculptées inédites – manifestement tombées dans l'oubli depuis les années mil-neuf-cent-vingt – a été l'occasion de rouvrir le dossier de l'ancienne collégiale romane Saint-Omer de Lillers (Pas-de-Calais). La première étape a consisté à en dresser l'inventaire exhaustif, en vue de son classement au titre de Monument historique. L'état de la question révèle qu'à l'exception de quelques articles anciens – dont ceux de Pierre Héliot font toujours autorité – consacrés à certains aspects de son histoire, de son architecture voire, dans une moindre mesure, de sa sculpture, ce monument que l'on s'accorde à dater du second quart du XIIe siècle n'a jamais fait l'objet d'une monographie exhaustive. L'objet de cette thèse est de proposer in fine une restitution de l'état primitif de l'édifice, en plan comme en élévation, après avoir préalablement établi quel impact ont pu avoir sur le bâti les divers évènements historiques (guerres, modifications, sinistres…) et les restaurations entreprises aux XIXe et XXe siècles, relativement bien documentées pour ces-dernières. Quelques pièces du dépôt lapidaire (chapiteaux, corbeaux…) apportent un éclairage nouveau sur la sculpture du roman tardif, offrant l'occasion d'étudier l'intégralité des éléments sculptés en place dans la collégiale et d'en établir la critique d'authenticité ; d'autre part, quelques autres (claveaux d'ogives de profil torique à queue d'engagement), d'un modèle aujourd'hui introuvable à Lillers, amènent à reconsidérer le type de voûtement qui a pu être adopté dans le parti d'origine et, partant, à lui attribuer une date. De la même manière certains vestiges archéologiques épargnés par les restaurations semblent n'avoir pas encore fait l'objet d'une approche particulière. C'est le cas d'un tailloir sculpté du déambulatoire, à motif de dents-de-scie unique dans tout l'édifice. Des arrachements de voûtes visibles dans les parements des bras nord et sud du transept indiquent la présence d'un ancien dispositif adossé au revers des murs-pignons, probablement une coursière – en déterminer l'accès amène tout naturellement à s'interroger sur les moyens mis en œuvre dès l'origine : les escaliers en vis notamment –, n'était-ce là qu'un simple lieu de passage entre les combles ? N'a-t-on pas pu également l'utiliser à des fins liturgiques, pour y placer des chantres, par exemple ? La même question se pose à propos des escaliers jumeaux menant à la tribune occidentale – seul subsiste celui du sud –, leur largeur inhabituelle donne à penser qu'ils ont peut-être aussi eu un usage liturgique. Ces éléments invitent à une réflexion sur le rapport entre architecture et liturgie : comment s'établissait la frontière entre les différents espaces ecclésiaux (espace sacré réservé aux clercs, espace dévolu aux laïcs…), quelle était leur articulation, leur utilisation, dans une perspective diachronique