Entre compétitions et recompositions socio-spatiales : cohabiter en contexte de gentrification (Berlin, Palerme, Marseille)
Auteur / Autrice : | Hélène Jeanmougin |
Direction : | Sylvie Mazzella, Florence Bouillon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 05/12/2022 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Mesopolhis (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Hélène Bacqué |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Gilbert, Hélène Bélanger, Agnès Deboulet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sonia Lehman-Frisch, Jean-Yves Authier |
Résumé
Cette thèse porte sur les cohabitations quotidiennes entre habitants de trois quartiers en cours de gentrification dans les villes de Berlin, Palerme et Marseille. Ce processus est saisi comme cadre d’interactions spécifiques, marqué par les compétitions pour l’espace local entre habitants aux ressources inégales, confrontés à une proximité spatiale inédite. Comment s'articulent les transformations de l'espace résidentiel d'une part et des espaces publics d'autre part, au sein de ces quartiers en transformation ? Quels sont les modalités et les enjeux des cohabitations entre individus aux caractéristiques sociales et aux « manières d'habiter » très diverses, et que nous apprennent-elles des (dés)appropriations locales ? Quels sont les effets de ces cohabitations sur les pratiques et les représentations citadines comme sur les trajectoires résidentielles des habitants, et donc, in fine, sur les recompositions socio-spatiales de ces quartiers ? C’est à ces questionnements qu’entend répondre cette thèse, qui saisit les fluctuations des ressources mobilisées par les uns et par les autres, ainsi que les redéfinitions des groupes sociaux comme des positions sociales et symboliques induites par ces cohabitations souvent tendues ou conflictuelles. Il s'agira au final de rompre avec une catégorisation rigide des acteurs et des processus de dominations dans de tels contextes de gentrification, pour en montrer la complexité et le dynamisme, tout en soulignant les compétences des habitants de ces quartiers, à même de réajuster voire de freiner, de façons différenciées selon les contextes, les logiques ségrégatives induites par les politiques de revalorisation des centres urbains.