Thèse soutenue

Faire mourir et ''savoir-mourir'' : anthropologie de la pratique de l'euthanasie en Belgique

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Auteur / Autrice : Chloé Vallée
Direction : Laurence Hérault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie
Date : Soutenance le 16/12/2022
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut d'Ethnologie et d'Anthropologie Sociale (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône ; 1996-....)
Jury : Président / Présidente : Marika Moisseeff
Examinateurs / Examinatrices : Anthony Stavrianakis, Michel Castra
Rapporteur / Rapporteuse : Gaëlle Clavandier

Résumé

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À l’heure où les progrès de la science biomédicale prolongent la vie mais questionnent sur sa qualité et où l’idéal de liberté et d’autonomie individuelles se heurte aux logiques de contrôle politique et médical de la vie, la question de l’aide active à mourir prend une place centrale dans les débats sur la fin de vie. La Belgique, qui depuis près de vingt ans bénéficie d’une loi de dépénalisation de l’euthanasie, constitue un observatoire privilégié pour comprendre les enjeux de cette pratique, et permet plus largement de questionner l’appréhension occidentale du bien mourir et du bien vivre. Il s’agit ici de s’extraire de la polarisation des débats et de dépasser la controverse pour comprendre, à partir de l’expérience de ceux qui y sont confrontés, ce qui se joue vraiment dans cette pratique contemporaine de l’euthanasie. Quels sont les rouages du processus euthanasique, et de quelle manière les notions d’autonomie, de dépendance et de dignité y sont-elles mobilisées ? Que nous disent les parcours euthanasiques de la bonne et de la mauvaise mort, du savoir-vivre et du savoir-mourir ? À travers une enquête ethnographique menée en Belgique francophone, cette recherche met en lumière la manière dont le processus euthanasique s’inscrit dans des logiques sociales où s’articulent les notions d’autonomie et de dignité, de dépendance interpersonnelle et de liberté individuelle. Examiner le recours à l’euthanasie en Belgique nous amène ainsi à explorer une fabrique collective et contemporaine de la bonne mort, et à dessiner les contours de ce qui, dans les sociétés occidentales, balise aujourd’hui la vie bonne.