Appréhender le changement dans les partis islamistes en situation autoritaire : évolutions organisationnelles, militantes et idéologiques du Mouvement de la Société pour la Paix en Algérie (1990-2021)
Auteur / Autrice : | Claire Dupuy |
Direction : | Mohamed Tozy, Stéphanie Dechézelles |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 30/03/2022 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Sciences Juridiques et Politiques (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Mesopolhis (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Président / Présidente : Houari Touati |
Examinateurs / Examinatrices : Houari Touati, Myriam Aït-Aoudia, Julien Fretel, Franck Frégosi | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Myriam Aït-Aoudia, Julien Fretel |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
À la croisée des travaux sur les partis politiques et la sociologie du militantisme, cette thèse explore les changements organisationnels, militants et idéologiques du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), principal parti islamiste algérien, de sa fondation en 1990 jusqu’à 2021. À partir d’une approche longitudinale et processuelle, ce travail met au jour les dynamiques de managérialisation, de professionnalisation et de spécialisation instiguées par les cadres partisans depuis le milieu des années 2000. Loin de fixer une séparation stricte entre activités politiques et religieuses, il s’agit davantage d’une démarche d’externalisation de certains domaines autrefois pris en charge par le parti, vers de nouvelles organisations spécialement créées. En rétrécissant la focale, cette thèse s’intéresse également aux mutations du militantisme au sein du MSP. Une approche générationnelle des trajectoires militantes fait ressortir l’évolution des instances et des modalités de socialisation partisane, ainsi que des conceptions de l'engagement. Si l'arrivée de nouveaux profils militants prônant une approche davantage politisée de l'engagement partisan s'inscrit dans la lignée des transformations mises en œuvre dans l'organisation, faire de la politique reste pour nombre d'entre eux le continuum et la mise en pratique d'un engagement religieux. Ainsi, à rebours des travaux sur le post-islamisme, cette thèse réfute le processus de désidéologisation ou de sécularisation des partis islamistes en démontrant qu’il s’agit davantage d’un processus de déplacement du religieux vers les marges de l’organisation par une reconfiguration de son milieu partisan