Le débat Schopenhauer et Nietzsche dans l'oeuvre romanesque de Michel Houellebecq
Auteur / Autrice : | Minsu Gang |
Direction : | Bruno Viard, Sebastian Hüsch |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance le 30/03/2022 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre interdisciplinaire d'étude des littératures (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Président / Présidente : Dorothee Kimmich |
Rapporteur / Rapporteuse : Caroline Julliot |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La présente étude a pour objet les différentes inspirations et influences de Arthur Schopenhauer et Friedrich Nietzsche dans l’œuvre de Michel Houellebecq. Héritier du mouvement romantique du XIXème siècle, Houellebecq s’inspire de la conception de l’absurdité du monde de Schopenhauer. Les idées qu’il développe dans ses romans autour de la liberté et de l’individu, font apparaître une conscience de l’individu moderne perçue comme trompeuse. Par conséquent, Houellebecq forme son univers romanesque tragique qui n’arrive pas à trouver une guérison du mal du monde. Cependant, Houellebecq bifurque vers une critique des systèmes politiques et économiques de la modernité. Son sens de l’historicité lui permet de lancer sa propre critique de la civilisation moderne. En particulier, Son antilibéralisme radical l’amène à penser les effets néfastes de la démocratie, qui produit aliénation et isolement. Il critique non seulement la société qui exclut des individus, à la manière d’une sélection naturelle, selon l’hégémonie dominante du libéralisme et du capitalisme, mais également la propagation de la violence quotidienne, sociale, qui mène la civilisation vers la sauvagerie. En refusant la compétition libérale et la manifestation aveugle des désirs, Houellebecq se trouve aux antipodes des idées de Nietzsche. Il rejoint la conception classique du bien et du mal, défendant la valeur de compassion, également valorisée par Schopenhauer. Il rejette la compétitivité du libéralisme en tant que valeur masculine, ainsi que le concept du fort de Nietzsche, qui manifeste sa masculinité face à la dégénérescence de l’humain, imprégné de faiblesse.