Thèse soutenue

Propriétés mécaniques des filaments intermédiaires et des microtubules dans les cellules vivantes

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Auteur / Autrice : Nathan Lardier
Direction : Jean-Baptiste Manneville
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie cellulaire et développement
Date : Soutenance le 01/07/2021
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Complexité du vivant (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Mécanismes moléculaires du développement de la glande mammaire - Biologie Cellulaire et Cancer
établissement opérateur d'inscription : Institut Curie (Paris ; 1978-....)
Jury : Président / Présidente : Olivia Du Roure
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Baptiste Manneville, Olivia Du Roure, Sylvie Hénon, Manuel Théry
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Hénon, Manuel Théry

Résumé

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Bien que largement étudiée in vitro, la mécanique du cytosquelette reste encore peu explorée dans les cellules vivantes. Nous utilisons une technique de micromanipulation intracellulaire basée sur des pinces optiques pour appliquer des forces directement sur les filaments du cytosquelette afin de sonder la mécanique des microtubules et des filaments intermédiaires et de nous intéresser à leur interaction mécanique. En mesurant simultanément la force appliquée aux filaments et leur déflexion, c'est-à-dire la déformation des filaments perpendiculairement à leur axe longitudinal, en fonction du temps, nous pouvons déduire les courbes force-déflexion des filaments et caractériser la rigidité des filaments intermédiaires de vimentine et des microtubules. Par un ajustement linéaire des courbes force-déflexion dans le régime des faibles forces, nous montrons que les microtubules ont une rigidité effective plus faible que la vimentine lors de la déflexion. Nous appliquons ensuite des forces deux fois sur le même faisceau de cytosquelette pour montrer que les filaments de vimentine, mais pas les microtubules, se rigidifient d'un facteur supérieur à trois lors de déflexions répétées. Nous caractérisons plus en détail le couplage mécanique entre les filaments de vimentine et les microtubules en utilisant des agents déstabilisateurs et stabilisateurs des microtubules et en augmentant l'acétylation des microtubules. De façon intéressante, nous constatons que ces modifications n'affectent pas la rigidité effective des filaments de vimentine alors que la déstabilisation ou l'acétylation des microtubules réduit significativement la rigidité des filaments de vimentine lors de déflexions répétées. Dans l'ensemble, ces résultats suggèrent que les microtubules favorisent la rigidification des faisceaux de vimentine lors de contraintes mécaniques répétées. En revanche, dans les cellules où la vimentine est inactivée, les propriétés mécaniques des microtubules sont inchangées. Nos résultats soulignent l'importance des interactions entre les microtubules et les filaments intermédiaires dans la mécanique cellulaire et suggèrent que les filaments intermédiaires de vimentine sont des structures mécano-sensibles qui présentent des réponses dépendantes des contraintes mécaniques passées.