Auteur / Autrice : | Charles Verdonk |
Direction : | François-Benoît Vialatte, Marion Trousselard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance le 04/03/2021 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Plasticité du cerveau (Paris ; 2014-....) - plasticité cerveau |
établissement opérateur d'inscription : Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris (1882-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Gapenne |
Examinateurs / Examinatrices : François-Benoît Vialatte, Marion Trousselard, Olivier Gapenne, Antoine Lutz, Thomas Similowski, Catherine Tallon-Baudry | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Antoine Lutz, Thomas Similowski |
Mots clés
Résumé
Les bénéfices de la mindfulness sur la santé sont clairement établis, mais la question des mécanismes cognitifs qui sous-tendent ces bénéfices demeure un enjeu pour la recherche en neurosciences. Parmi les mécanismes évoqués, la qualité de la conscience du corps occupe une place centrale. La conscience du corps résulte du traitement de l’information corporelle intéroceptive et extéroceptive au niveau cérébral. Les deux premiers travaux expérimentaux se sont attachés à évaluer ce mécanisme en ciblant la question de l’évaluation physiologique de la conscience corporelle.Dans un premier temps nous avons étudié le potentiel évoqué cardiaque. Ce signal electroneurophysiologique, qui reflète l’intégration du signal cardiaque au niveau cérébral, a été proposé comme un marqueur de la qualité de l’intéroception. Notre première étude s’est attachée à évaluer les relations entre l’amplitude du potentiel évoqué cardiaque, la qualité d’intéroception et le trait mindfulness. Nous avons montré que l’amplitude du potentiel évoqué cardiaque n’est pas liée à la qualité du trait mindfulness et ne rend pas compte de la forte sensibilité intéroceptive associée au trait minfulness.Dans un second temps, nous nous sommes intéressés au signal physiologique de la posture. La question posée était la suivante : Est-ce que l’analyse du signal postural, en particulier dans la condition yeux fermés où la conscience corporelle est fortement impliquée dans le contrôle postural, permet d’estimer le trait mindfulness ? Nous avons démontré l’existence de modèles numériques capable d’estimer le trait mindfulness à partir des caractéristiques du signal postural. La précision de ces modèles est meilleure quand ils sont conçus à partir des données recueillies yeux fermés. Ces résultats confirment que la conscience du corps est un mécanisme impliqué dans la mindfulness et que la posture renseigne sur le niveau de mindfulness.Par ailleurs, les données de la littérature montrent que le traitement de l’information corporelle impacte la manière dont l’individu interagit avec l’environnement. Dans le troisième travail expérimental de cette thèse, nous avons évalué l’effet de la variation de l’information vestibulaire sur les fonctions cognitives d’inhibition et de prise de décision. Nous avons observé que la perturbation de l’information vestibulaire dégrade la fonction d’inhibition, et cette dégradation dépend de la pertinence de l’information vestibulaire. De plus, nous avons montré que le traitement de l’information corporelle extéroceptive accélère le processus de prise de décision, en raison d’un seuil de décision moins conservateur, qui a pour conséquence de dégrader la performance cognitive.L’ensemble de nos travaux suggèrent que l’information corporelle de nature extéroceptive, relative à la position du corps dans l’environnement, est un élément clef des interactions corps-cerveau et conditionne l’adaptation de l’individu aux changements de l’environnement. De plus, nos travaux mettent en lumière la posture comme biomarqueur d’intérêt pour évaluer la conscience corporelle et guider les interventions visant à améliorer le niveau de mindfulness et le niveau de conscience corporelle.