Thèse soutenue

Gouvernance hybride des rāhui à Taiarapu (Presqu'île de Tahiti) : quel(s) apport(s) pour les politiques publiques de conservation des récifs coralliens ?

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Auteur / Autrice : Pauline Fabre
Direction : Tamatoa Bambridge
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Connaissance et gestion des milieux coralliens littoraux et océaniques
Date : Soutenance le 08/12/2021
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (Moorea, Polynésie française ; Perpignan) - Centre de recherches insulaires et observatoire de l'environnement
Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)
Jury : Président / Présidente : Eleanor Jane Sterling
Examinateurs / Examinatrices : Tamatoa Bambridge, Camille Mazé, Christian Ghasarian, Alexander Dale Mawyer, Joachim Claudet, Sophie Caillon
Rapporteurs / Rapporteuses : Camille Mazé, Christian Ghasarian

Résumé

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La pratique du rāhui, communément définie comme mode de gestion traditionnel des ressources en Polynésie, s'exprime dans les îles de la Société, à Tahiti, de façon renouvelée au sein des vicissitudes de l'histoire. Non seulement, elle résiste aux effets de la modernisation de la société polynésienne mais elle influence aussi fortement la façon dont cette modernisation prend forme. Les communautés de Taiarapu montrent, en dépit de leur isolement géographique dans une île de plus en plus tournée vers le développement et la globalisation, une variété de dispositions, de représentations et de façons de construire le rāhui. Dans un contexte où entrent en contact les grands objectifs internationaux de conservation et les volontés locales des communautés à faire perdurer leur patrimoine naturel et culturel, ma thèse vise à mieux comprendre le rôle de la gouvernance hybride dans l'actualisation ou la construction de rāhui en Polynésie française. Ces derniers, que nous qualifierons de « nouveaux », sont aujourd'hui chargés d'équivocité et, à Taiarapu, intègrent en eux des éléments qui n'ont encore jamais été ni décrits ni analysés de manière détaillée. Dans ce cadre, je vous invite à naviguer avec la notion d'hybridation, au sens de N. García Canclini (1989), à travers la capacité de ces exercices de chevauchement, de mélange et d'interactions à constituer une gouvernance, entendue comme une arène à travers laquelle les acteurs locaux peuvent se réapproprier leur histoire et comme une construction dans un contexte d'accélération des changements globaux impactant les dynamiques des systèmes socio-écologiques coralliens. Alors que la gouvernance des rāhui est en cours d'émergence à Taiarapu, cette thèse se donne pour objectif d'en faire apparaître les processus d'hybridation à l'oeuvre dans une perspective de durabilité pour la gestion des ressources. Les résultats montrent que les dispositifs institutionnels actuels proviennent de mécanismes sociaux irréversibles conduisant à un résultat socio-politique incertain, mais encourageants du point de vue de la conservation. Ils proposent une manière d'appréhender la gouvernance et la gestion des ressources à Tahiti et peuvent être utiles et/ou venir en appui à d'autres communautés du Pacifique.