Thèse soutenue

Des écoles comme les autres ? L'enseignement privé musulman de niveau élémentaire, entre recherche de distinction et quête de respectabilisation.

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Diane-Sophie Girin
Direction : Philippe Portier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 22/11/2021
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (Paris) - Groupe Sociétés, Religions, Laïcités
établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)
Jury : Président / Présidente : Franck Frégosi
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Portier, Valérie Amiraux, Benjamin Moignard, Kimberly A. Arkin
Rapporteurs / Rapporteuses : Valérie Amiraux, Benjamin Moignard

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Depuis environ cinq ans, les controverses sur l'enseignement musulman se succèdent dans les agendas médiatiques, politiques et législatifs. Les écoles musulmanes, transformées en véritable problème public à résoudre, se retrouvent prises dans une tension entre la volonté d'être perçues comme des écoles « comme les autres » tout en s'efforçant d'affirmer une spécificité. Selon un oxymore très parlant, elles veulent être « différentes, comme tout le monde ! ». C'est cette tension que notre thèse cherche à analyser. Après avoir historicisé la catégorie école musulmane et sa construction comme problème public, cette thèse se penche sur la diversité interne au sein des établissements musulmans. À partir d'une enquête par entretiens et par observations auprès de onze établissements privés musulmans de niveau élémentaire situés en France métropolitaine, elle s'intéresse à la manière dont les écoles sont traversées par deux mouvements, le premier de respectabilisation, le second de distinction. Cette tension transparait aussi bien dans les choix quotidiens opérés en classe par les enseignantes que dans les orientations des établissements à moyen et long terme. Opter pour un réglage en faveur de la distinction, voire de l'irrespectabilité se révèle coûteux pour les écoles musulmanes, d'autant plus après le passage de la loi Gatel (2018) et de la loi renforçant le respect des principes de la République (2021). À l'inverse, prendre le parti de la respectabilisation en vue d'obtenir un passage sous contrat avec l'État ne signifie pas que l'entreprise soit toujours couronnée de succès. Pour des raisons tout autant politiques qu'économiques, la contractualisation des écoles musulmanes est aujourd'hui à l'arrêt.