Thèse soutenue

Une analyse historique des différences entre les styles scribales ashkénazes, à savoir l'Arizal et le Beth Yosef

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Auteur / Autrice : Mark Farnadi-Jerusálmi
Direction : Judith Olszowy-SchlangerLawrence H. Schiffman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'écrit
Date : Soutenance le 11/03/2021
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs et Pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle (Paris) - Savoirs et Pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle (Paris)
Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)
Jury : Président / Présidente : Daniel Stökl Ben Ezra
Examinateurs / Examinatrices : Judith Olszowy-Schlanger, Lawrence H. Schiffman, Saverio Campanini, Geoffrey Khan, Balázs Fényes, Elisabeth Hollender, Jutta Hausmann
Rapporteurs / Rapporteuses : Saverio Campanini, Geoffrey Khan

Résumé

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Sofrei STaM (Torah scribes) modernes utilisent fondamentalement l'une des deux versions du script carré hébreu ashkénaze: celle du Beth Yossef ou celle de l'Arizal. Les deux styles d'écriture sont nommés d'après deux contemporains qui ont vécu et sont morts dans la ville de Safed, qui était alors considérée comme la Syrie ottomane. Le script Beth Yossef est nommé d'après l'œuvre monumentale de Rabbi Yossef Caro (1488 -1575), le Beth Yossef, dans laquelle il consacre une attantion particuliere aux formes des lettres de l'alphabet hébreu. Le script Arizal, qui diffère de l'ancien par rapport au nombre de lettres, était basé sur Rabbi Isaac Louria (1534 -1572, communément connu sous le nom «Arizal» 'le lion de mémoire bénie'. Il dirigea un groupe d'érudits dans l'étude mystique de la Kabbale. Alors que l'ancien script est généralement utilisé dans les rouleaux ashkénazes de la Torah, ce dernier est particulièrement caractéristique des communautés h'assidiques.Mon sujet de recherche, à savoir, le développement historique des lettres hébraïques, leur division en deux branches principales, les décisions religieuses qui ont influencé leur développement ainsi que leur analyse historique n'a pas encore fait l'objet d'une recherche approfondie.Dans mes recherches, je cherche à montrer que la forme en yod inversé de la lettre tsadé n'était pas caractéristique seulement du judaïsme séfarade, mais, comme l'attestent les anciens manuscrits ashkénazes, aussi d'une partie de l’ancienne tradition Ashkénaze. Ainsi on peut suggérer que ces formes de yod inverse ne sont pas originaires de la tradition kabbalistique de Rabbi Isaac Louria identifié avec Ashkenaz, encore moins dans la propagation du mouvement hassidique au 18ème siècle. La même chose peut être dit du pied gauche de l'aleph, ainsi que les autres lettres distinctives du script du Arizal et du Beth Yossef.Le but de mes recherches est multiple: je cherche les caractéristiques des lettres de l'alphabet hébreu qui distinguent une version de l'écriture ashkénaze de l'autre - en utilisant les termes utilisés aujourd'hui - Beth Yossef et Arizal: Comment les lettres en question sont-elles apparues à différentes périodes, comment elles se sont développées et quels événements historiques (décisions des rabbins, propagation des livres, changements géographiques et démographiques survenus dans les communautés ashkénazes) auraient pu faciliter cette évolution.La méthode utilisée pour cette recherche afin de discuter en profondeur les sujets que je traite dans ma thèse, des différentes écritures historiques devraient être examinés. Pourtant, les développements signalés ne correspondent pas à toutes les écritures carrées, car les règles halakhiques ne sont pas strictement respectées dans tous les manuscrits, tels que les mahzorim (livres de prières du festival). Par contre, le script utilisé dans les rouleaux de la Torah est idéal car, en raison du rôle rituel des rouleaux, les règles pertinentes étaient strictement respectées. Du point de vue de la recherche, toutefois, un tel examen est également problématique, les rouleaux de la Torah ne sont généralement pas datées,sauf pour des cas individuels où l'on trouve une inscription sur la atze hayim (les manches en bois auxquels le parchemin du rouleau de la Torah est attaché).Pour résoudre ce problème, j'ai décidé de me concentrer sur les quatre rouleaux médiévaux de la Torah d'Erfurt, en Allemagne. La communauté juive d'Erfurt a été pillée en 1349 à la suite de la peste connue sous le nom de 'peste noire'. Ces parchemins sont maintenant conservés à la bibliothèque d'État de Berlin.Mon analyse des lettres des rouleaux de la Torah d'Erfurt montre que, dan le cas où l'écriture Arizal diffère de celle Beth Yossef, le rouleau médiéval d'Erfurt est plus proche de l'écriture Arizal. Dans ma conclusion, je suggère des raisons possibles pour les changements qui ont abouti à deux styles d'écriture ashkénazes différents.