Hippocrate initié : Courants ésotériques et holisme médical en France durant l’entre-deux-guerres
Auteur / Autrice : | Léo Bernard |
Direction : | Jean-Pierre Brach |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire des religions et anthropologie religieuse |
Date : | Soutenance le 12/02/2021 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d’études sur les Monothéismes (Paris ; 1998-....) |
Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Anne Rasmussen |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Brach, Anne Rasmussen, Hervé Guillemain, Olivier Faure, Jean-Pierre Laurant, Marco Pasi | |
Rapporteur / Rapporteuse : Hervé Guillemain, Olivier Faure |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les courants ésotériques modernes forment un aspect de l’histoire intellectuelle et culturelle des sociétés occidentales souvent mal connu. Cette thèse se propose de corriger cette lacune en étudiant l’influence de ces courants dans le champ médical en France durant l'entre-deux-guerres. Ce travail est d’abord une contribution à l’histoire de la médecine. Il défend la légitimité d’employer une étiquette commune, le holisme médical, pour étudier la médecine naturiste, l’homéopathie, les réflexothérapies et les travaux de certaines sommités du monde médical. Tous accordent une grande importance au terrain psychique et physiologique ainsi qu’à l’environnement du patient. Une attention particulière est donnée aux diverses conceptions de la maladie et aux systèmes thérapeutiques adoptant cette attitude médicale, mais notre étude se distingue aussi par l’intérêt qu’elle porte à la présence des courants ésotériques parmi ce milieu médical. Les modalités de leurs influences sont multiples et concernent aussi bien les conceptions du monde et du corps humain qui orientent ces doctrines médicales, que l’adoption de pratiques « occultes » de diagnostic comme la physiognomonie et l’astrologie. La consultation des nombreuses publications médicales et ésotériques de cette période éclaire également des transferts d’idée relatifs à la légitimité de ces connaissances, au regard de leur supposée valeur scientifique et traditionnelle. Médecins et occultistes partagent un fort sentiment de crise du monde moderne, qu’ils jugent trop matérialiste. Face à ce constat, leurs regards se tournent en partie vers le passé, qu’il s’agisse d’Hippocrate ou d’Hermès, et l’imbrication des rapports entre science, médecine, religion et philosophie se révèle sous un autre jour.