Fukushima ˸ un accident «Made in Japan» ? Analyse sémiotique de la causalité au Japon
Auteur / Autrice : | Mathieu Gaulène |
Direction : | Franck Guarnieri |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences et génie des activités à risques |
Date : | Soutenance le 12/04/2021 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Ingénierie des Systèmes, Matériaux, Mécanique, Énergétique (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur les risques et les crises (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes) |
établissement de préparation de la thèse : École nationale supérieure des mines (Paris ; 1783-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Marc Marti |
Examinateurs / Examinatrices : Franck Guarnieri, Sébastien Travadel | |
Rapporteur / Rapporteuse : Mohamed Bernoussi, Sophie Houdart |
Mots clés
Résumé
Dans les mois qui suivirent l’accident nucléaire de Fukushima, une série de rapports d’enquête et de travaux universitaires au Japon ont conclu, de manière surprenante, à une origine culturelle à l’accident, faisant de Fukushima un accident « Made in Japan ». Par une étude approfondie de ces discours, nous avons réalisé que cette « causalité » s’appuyait pour se justifier sur des analogies entre des évènements historiques de nature différente. Afin d’interroger le fonctionnement de ce raisonnement, nous avons mené au Japon entre 2017 et 2018 des entretiens avec les scientifiques du champ « Made in Japan ». Adoptant l’approche pragmatiste du philosophe Charles Sanders Peirce, nous avons par la suite passé nos données transcrites au tamis d’une formule rigoureuse du raisonnement analogique, et ce afin d’extraire notamment les propriétés structurelles sous-jacentes aux discours. Il a été tiré de nos observations que l’argument « Made in Japan », et au-delà tout discours sur l’objet « Japon », est déterminé, dans une trame cyclique d’échecs et de succès, par un interprète imaginaire extérieur, partie prenante de l’interprétant. Ces résultats indiquent l’existence possible d’un codex japonais, au sens d’une mémoire collective, duquel prendrait naissance cette logique particulière. Cette onto-logique interroge par une mise en abyme notre propre logique et ouvre à un questionnement sur l’analyse sémiotique en terrain interculturel.