Auteur / Autrice : | Annalisa Laganà |
Direction : | Maria Pia Donato, Giovanna Capitelli |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire des mondes modernes, du monde contemporain, de l’art, de la musique |
Date : | Soutenance le 11/12/2021 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres en cotutelle avec Università degli studi della Calabria |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut d'histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1978-....) |
établissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Bonfait |
Examinateurs / Examinatrices : Maria Pia Donato, Giovanna Capitelli, Olivier Bonfait, Michela Passini, Cristina Galassi, Barbara Mancuso | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Bonfait, Erminia Irace |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce projet se propose de reconstruire le processus de formation et d'institutionnalisation d’une partie du patrimoine culturel italien dans la période de nation building entre la fin du XIXe siècle et la période fasciste. Le but de la recherche est-ce de mettre en lumière les protagonistes et les valeurs choisis par la critique et l’histoire de l’art en Italie lors du processus de sa définition disciplinaire et académique, à travers la reconstruction de l’histoire des éditions, recensements et muséalisation des lettres des artistes. L’idée à l’origine du programme de recherche dérive du dépouillement des références aux artistes contenues dans les Inventari dei manoscritti delle biblioteche d’Italia (Olschki: Florence, 1890-2013), vaste œuvre de catalogage en 116 volumes initiée par Giuseppe Mazzatinti (1855-1906). Cet inventaire constitue un premier jalon de la géographie des lieux et des institutions de conservation des lettres d'artistes, datées de l’époque moderne à l’époque contemporaine, qui entre de ce fait à plain titre dans le patrimoine culturel italien naissant de la deuxième moitié du XIXe siècle. De ce point de départ, l’enquête procédé à l’étude de l’acquisition et étude critique des documents, qui constituèrent les premiers pas en direction de la patrimonialisation de la mémoire nationale à travers la valorisation, la sélection et la conservation des archives des artistes « italiens ». Le projet s’insère dans le sillon, d’une part, des études sur l'épistolographie artistique, qui jouissent actuellement d’un grand regain d’intérêt historiographique, e de l’autre, d’une histoire transnationale des patrimoines, encore en plein essor. L’ambition est celle de reconstruire une partie du très complexe procès de nationalisation de l’Italie moderne, qui s’exprima à travers l’institution des pôles publics de la culture comme les musées, les académies, les archives et les bibliothèques. L’ensemble de ces activités de définition du patrimoine historique et artistique, archivistique et libraire national culmina en 1939 avec la promulgation d’une loi organique sur la conservation promue par le ministre Giuseppe Bottai. Les fonds de lettres d’artiste que les institutions italiennes conservent représentent une section considérable et encore largement inexploré de ce patrimoine : la recherche se propose de raconter l’« invention » de la valeur historique et identitaire de ces archives.